Ils auraient pu…

Les électeurs suisses rejettent la sortie du nucléaire proposé pour 2017. Lors d’un référendum sur la question, une large majorité s’est prononcée pour le maintien du nucléaire. Chic.

Belle nature morte - paysage suisse avec centrale nucléaire vétuste. Foto: Roland Zumbühl / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Les électeurs suisses avaient le choix – dimanche, lors d’un référendum, ils auraient pu appuyer sur le bouton « arrêt » du parc nucléaire qui représente toujours 40% dans le mix énergétique helvétique. Déjà en journée, les estimations se confirmaient, environ 55% des électeurs suisses se sont prononcés pour le maintien du nucléaire.

Les centrales nucléaires suisses sont veilles. Celle de Beznau I dans le nord-ouest du pays fêtera en 2019 sont 50e anniversaire, les quatre autres centrales ont été mises en service en 1971 (Beznau II, Mühleberg), 1979 (Gösgen) et 1984 (Leibstadt). Ce qui veut dire que l’ensemble du parc nucléaire suisse est vieux. Ce qui explique aussi pourquoi, par exemple, Beznau I est à l’arrêt depuis le début de l’année. Pour arrêter toutes les centrales suisses, les Verts avaient pu initier un référendum – les Suisses auraient pu décider la sortie du nucléaire en 2017 – et ils ont rejeté cette proposition à 55% contre 45%. La proposition des Verts voulait limiter la durée d’exploitation des centrales à 45 ans – la dernière centrale à fermer aurait été donc Leibstadt en 2029.

Finalement, il n’en sera rien. Pourtant, en 2011, le gouvernement suisse avait, sous l’impression de l’accident à Fukushima, décidé la sortie du nucléaire, sans toutefois préciser des dates ou des modalités de cette sortie. En l’absence d’une véritable volonté politique, ce sont les adeptes du nucléaire qui se sont imposés. L’argument principal des lobbys du nucléaire a été entendu par les électeurs – « une sortie risque d’être très chère »… soulignant le surcoût des importations énergétiques et la menace des exploitants de confronter l’état avec des demandes de dédommagement astronomiques.

Lorsque l’on regarde l’activité séismique de l’autre côté des Alpes, il est courageux de s’agripper de la sorte à 5 centrales vétustes et de faire fi du fait que notre région soit en activité tectonique. Mais face au chantage de l’industrie nucléaire et la peur d’une augmentation du prix de l’énergie stimulée par les lobbys et leurs agents dans le monde politique, la Suisse restera donc assise sur ses centrales.

Faut-il vraiment un tel accident en Europe occidentale avant qu’on se mette vraiment à l’heure de la sortie du nucléaire ?

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