Incitation à la haine – le parti d’extrême-droite NPD pourrait être interdit

La Cour Constitutionnelle à Karlsruhe tranchera début Mars 2016 – il y a de fortes chances à ce que le NPD soit interdit. C’est la deuxième chambre législative, le Bundesrat, qui a lancé la procédure.

A partir de Mars 2016, les drapeaux du NPD risquent de ne plus être déployés. Foto: Wikimedia Commons / PD

(KL) – Le NPD est un parti d’extrême-droite, soupçonné d‘être le «bras légal» de différents groupes et groupuscules néo-nazis en Allemagne qui eux, sont à l’origine de nombreux crimes contre des étrangers et des structures d’accueil de réfugiés. Si une interdiction d’un parti politique constitue toujours une démarche difficile, car considérée comme anti-démocratique, mais lorsque les objectifs d’un parti se résument au racisme, la xénophobie et la haine, une ligne est franchie – car le racisme, la xénophobie et la haine ne sont pas des «opinions politiques», mais des comportements criminels, du moins selon le code pénal allemand.

Toutefois, la procédure devant la Cour Constitutionnelle peut encore réserver des surprises. 6 des 8 juges doivent voter pour une interdiction et puisque un des juges quittera la cour en cours de la procédure pour cause de départ à la retraite, il faudra que 6 sur 7 juges soient favorables à l’interdiction du NPD, ce qui est tout sauf certain.

Ce que l’on reproche au NPD, c’est d’agir contre la constitution allemande et d’avoir comme objectif d’abolir l’ordre public basé sur les libertés et la démocratie. Les avocats du NPD, eux, argumentent à différents niveaux. D’une part, en indiquant que le NPD n’avait recueilli lors des dernières élections régionales que 1,2% des votes et que le parti ne pourrait, par conséquent, ne pas constituer une menace pour la démocratie allemande ; d’autre part, ils font valoir que les services secrets avaient fait entrer des indicateurs dans la direction du NPD et que par conséquent, toutes les informations sur les agissements du parti auraient été collectées de manière illégale et ne pourraient donc pas être exploitées dans cette procédure. Aucun mot sur ce que l’on reproche au parti.

En vue de la montée de la violence de rue à l’encontre des étrangers en Allemagne, cette procédure est parfaitement justifiée. Dans le passé, l’Allemagne fédérale n’avait prononcé que deux interdictions de partis – une contre le SRP, le successeur du NSDAP des nazis, l’autre contre le KPD, le parti communiste qui prônait le renversement de la démocratie. Une telle procédure n’est pas menée à la légère, mais il est temps que les autorités marquent clairement la différence entre «l’opinion politique» et «l’incitation à la haine et au crime». On en saura plus en mars 2016.

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