Inondations : toujours pas de bilan final

Les crues ont transformé la petite rivière Ahr en fleuve meurtrier. Foto: Martin Seifert / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Une semaine après les terribles crues ayant frappé une zone allant du sud de la Rhénanie-Palatinat jusqu’aux Pays-Bas, il est toujours impossible de dresser un bilan final de cette catastrophe naturelle. Qu’en Allemagne, on dénombre aujourd’hui 170 victimes et plus de 150 personnes sont encore portées disparues. L’espoir de pouvoir secourir encore des personnes, s’amoindrit d’heure en heure. Si cette catastrophe a déclenché une vague de solidarité, cette région mettra des années à s’en remettre.

Encore aujourd’hui, de nombreuses caves dans la région sont encore inaccessibles et les autorités craignent d’y trouver davantage de victimes de cette catastrophe que l’Allemagne n’a encore jamais vécue sous cette forme. Les Allemands font des dons, les gens des villages moins sinistrés viennent à l’aide aux villages les plus touchés, le gouvernement fédéral vient de débloquer une aide de 200 millions d’euros qui seront distribués « de manière peu bureaucratique ». Ainsi, chaque famille touchée dans cette zone, se verra verser une première aide de 3500 €. Toutefois, pour ceux qui ont perdu leur logement ou qui doivent le rénover, cette somme ne constitue guère plus qu’un « lot de consolation ».

En plus, il s’avère que de nombreux propriétaires de maisons dans les vallées des confluents du Rhin, n’ont pas contracté une assurance contre les risques naturels (assurance très onéreuse) et se retrouvent maintenant devant les débris de toute leur existence sociale.

Une semaine après ces terribles crues, beaucoup de gens posent la question pourquoi les autorités n’avaient pas mis en garde la population, sachant que l’EFAS avait désigné quatre jours avant les crues, les endroits où ces crues allaient intervenir. Mais avant de pouvoir parler des responsabilités, il convient d’abord de trouver les victimes qui se trouvent encore dans les maisons détruites ou dans les caves inaccessibles. Pour Sabine Lackner, la vice-présidente des services de secours THW (Technisches Hilfswerk), il y a actuellement d’autres priorités : « Nous cherchons encore des personnes disparues. Bien sûr qu’il sera nécessaire d’analyser ce qu’il s’est passé. Mais cette discussion [concernant les responsabilités, n.d.l.r.] est assez malheureuse quelques jours après la catastrophe. Ce n’est pas le moment de parler de défaillances et de chercher des coupables. »

Cette tragédie vient de rappeler l’urgence du changement climatique. Le prochain gouvernement allemand qui sera désigné au mois de septembre, devra se pencher sérieusement sur la transition climatique et mettre un fort accent sur le travail écologique – car ce qui vient de se passer en Rhénanie, risque fort de se reproduire. L’Homme a déclenché ces catastrophes naturelles – et l’Homme sera seul responsable pour changer le cours de cette évolution.