Intégration ? Bien sûr…
… mais seulement en limitant l’afflux des réfugiés. Ce qui sera difficile à réaliser.
(KL) – La «Willkommenskultur», ce phénomène né en Août 2015 lorsque l’Allemagne ouvrit ses portes pour accueillir plus d’un million de réfugiés, est en train de se diluer en Allemagne. L’ambiance créée par le monde politique qui ne cesse de répéter que «le bateau est plein» (ce qui contredit un sondage auprès des communes allemandes qui disent à plus de 70% pouvoir gérer sans problèmes l’afflux des réfugiés), est en train de changer. Toutefois, comme le montre un nouveau sondage effectué par l’institut Infratest dimap pour le NDR, plus de la moitié des allemands estiment toujours que l’intégration des réfugiés soit possible. A une condition toutefois – la limitation du nombre de réfugiés que l’Allemagne accueille annuellement.
Par rapport à d’autres pays, l’Allemagne reste le pays d’accueil. Car les allemands raisonnent en termes de centaines de milliers de réfugiés que le pays devrait et pourrait accueillir. Si les uns estiment que l’Allemagne puisse accueillir sans problème 200 000 réfugiés par an, d’autres pensent que 500 000 seraient également possibles et 11% des sondés considèrent que l’Allemagne devrait accueillir les réfugiés sans aucune limitation de leur nombre.
Mais force est de constater que la rue parle aujourd’hui une autre langue, celle de la violence. L’épicentre de la xénophobie violente se trouve en ex-RDA, donc dans une partie de l’Allemagne qui découvre depuis peu le concept de l’accueil – du temps de la RDA, on y accueillait uniquement quelques étudiants de pays du Bloc de Varsovie et l’immigration était un phénomène inconnu. Cela tombe mal, car les plus grandes capacités d’accueil se trouveraient dans l’est de l’Allemagne qui aurait aussi besoin des emplois qui se créent intrinsèquement autour de l’accueil de réfugiés. Dommage que les Länder de l’est, la Saxe en premier lieu, n’aient pas compris que leurs régions ne soient pas menacées par une prétendue «islamisation», mais surtout par un sinistre économique.
Donc, une majorité d’allemands pense aujourd’hui qu’il faille limiter l’afflux de réfugiés, mais en l’absence d’une politique européenne en la matière, on est en droit de se poser la question qui accueillera les personnes qui fuient les bombes que nous continuons à lâcher sur le Proche et Moyen Orient.
Pour limiter l’afflux des réfugiés, il ne suffit pas de fermer les frontières, il ne suffit pas non plus de limiter le nombre de réfugiés qui arrivent quotidiennement, il faut combattre les raisons qui obligent les gens à quitter leurs villes et villages. Il faut stopper la guerre en Syrie, en Irak et ailleurs dans la région – une guerre qui n’a eu, depuis 14 ans, que des conséquences néfastes. Seule la pacification de la Syrie et de la région pourra stopper cette vague de migration – et il serait temps que l’Europe se réveille pour œuvrer de manière conséquente à une telle pacification. Un premier pas serait déjà l’arrêt des ventes d’armes dans cette région…
Le «Wir schaffen das» d’Angela Merkel n’est pas mort, mais cette attitude est menacée. C’est le moment pour mobiliser toutes les forces vives de la société pour éviter que cet élan de solidarité ne s’endorme. Il ne faut pas donner raison aux xénophobes, ultra-nationalistes et néo-nazis.
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