Investissements étrangers – la France toujours champion d’Europe

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(Par Alain Howiller) – Si médecins et chercheurs ont appris à être humbles devant une pandémie qu’ils découvraient, alors même que les populations auraient tellement aimés trouver des certitudes, les économistes et autres conjoncturistes ont, quant à eux, redécouvert la méthode Coué et une… relativité qui ne devait pas grand chose à Albert Einstein !

Les titres ayant accompagné dans les médias la publication par le cabinet « E.Y. » de son dernier « Baromètre de l’attractivité de la France pour les investissements étrangers », ont pu voir un bel exemple de ce constat qui devrait… inspirer le personnel politique de nos pays qui continue de vouloir s’affirmer, aujourd’hui comme hier, à coups d’arguments qui seraient d’autant plus reçus qu’ils sont assénés avec force !

L’accent y est mis -il est juste de préciser que ce n’est non sans raison- sur le fait que, malgré la crise sanitaire et économique, la France reste attractive aux yeux des chefs d’entreprises étrangères en quête de lieux d’implantation. Il est non moins juste de préciser, d’emblée, que l’attractivité a diminué dans la foulée de la crise, même si ce repli est moins prononcé que celui qui a frappé d’autres pays.

Devant la Grande Bretagne et l’Allemagne ! – C’est du reste ce que le cabinet « E.Y. », qui est -rappelons-le- l’un des leaders mondiaux de l’audit et du consulting dont les baromètres annuels font autorité, rappelle d’entrée de jeu en soulignant : « La baromètre 2021 de l’attractivité révèle que la France a conservé son rang de première destination européenne pour les investissements étrangers… Avec 985 projets annoncés, elle confirme sa première place devant le Royaume-Uni (975 projets) et l’Allemagne (930 projets) ». D’après le Ministère de l’économie, les implantations étrangères ont créé 35.000 emplois en France(1).

« E.Y. » poursuit : « …Alors que la crise sanitaire a provoqué une diminution de 13% des investissements étrangers en Europe, le nombre de projets annoncés baisse de 18% en France. Affichant un repli respectif de 12% et de 4% de leur nombre de projets internationaux, le Royaume-Uni et l’Allemagne se distinguent par leur résilience ». Un constat qui mettra un peu de baume au cœur des intéressés, alors que la Grande Bretagne voit se préciser une nouvelle menace de virus dit « D » (ou « indien ») et les conséquences du Brexit et que, en Allemagne, la baisse du Produit Intérieur Brut (PIB) ayant régressé de 1,8% au premier trimestre, a conduit le gouvernement a ramené ses prévisions de croissance à +3,5% pour l’année en cours.

L’attractivité va-t-elle encore s’améliorer ? – Mais si 74% des investisseurs étrangers interrogés par « E.Y. » estiment que l’attractivité de la France va encore s’améliorer d’ici à 2025 et si 55% d’entre eux affirment qu’ils pourraient relocaliser une partie de leur activité sur le territoire français, ils ne sont que 18% à prévoir de le faire dans les prochains mois. Dans le même temps, ils sont 62% à avoir confiance dans le renforcement de l’attractivité française.

Cette confiance s’explique, souligne l’analyse d’E.Y., pour autant que la crise sanitaire continue de reculer grâce à la vaccination, qu’une crise sociale ne vienne pas perturber la reprise, que le plan de relance poursuive ses efforts en faveur des entreprises avancées d’un point de vue technologique, numérique et… écologique. L’analyse insiste également sur le souci des entrepreneurs de voir le gouvernement poursuivre dans la voie des réformes (sociales, fiscales), de la simplification des procédures administratives, de l’aide à la « Recherche-Développement » (R&D -le crédit d’Impôt Recherche-CIR- si souvent critiqué en France est apprécié).

Un désir d’implantation dans les territoires. – Et -petit clin d’œil dans l’air du temps- l’analyse traduit le souci des chefs d’entreprises d’être mieux accompagnés -par les autorités- dans leur désir de s’implanter dans les territoires et en bordure des villes moyennes.

Dans le plateau du positif, on notera que, selon « E.Y. » 44% des chefs d’entreprises étrangères (interrogés en mars et avril) considèrent que le plan de relance français est le plus efficace des plans définis en Europe, 44% pensent qu’il est équivalent et seuls 10% qu’il est moins bon. Une appréciation d’autant plus remarquée qu’il y a, déjà, 16.600 entreprises étrangères en France : elles ont créé 2,3 millions d’emplois, elles représentent plus de 20% des chiffres d’affaires de l’économie, plus de 14% de l’investissement et 13% des exportations(2).

(1) Voir eurojournalist.eu du 8.03.2021.

(2) Voir Eurojournalist.eu du 31.05.2017.