Isoria – un projet aussi éco-responsable que remarquable…
La Strasbourgeoise Léa Jobert a lancé une plate-forme Internet qui allie plusieurs éléments – vie économique, économie sociale et durable et nouvelle dynamique pour la période Covid et post-Covid.
(Réd / LJ / KL) – Au printemps dernier, au cours du premier confinement en France, Léa Jobert, strasbourgeoise âgée de 27 ans et diplômée d’une maitrise en droit de l’environnement, a fondé le site Internet isoria.eu : site d’initiatives professionnelles, locales, sociales, solidaires et éco-responsables à l’attention du grand public. Son objectif est de donner une nouvelle interface aux individus désireux de modifier leurs habitudes de consommation et ainsi, d’encourager le développement des circuits-courts, de l’économie circulaire et raisonnée ainsi que l’implication citoyenne dans le tissu associatif. Pour cela, Isoria met en lumière les acteurs de cette économie par un système de fiches-annonces descriptives, qui les géolocalisent et renvoient vers leur propre site Internet.
En France, l’économie sociale et solidaire (ESS) est régie par une loi du 31 juillet 2014 qui encadre notamment ces structures et définit les aides qui peuvent leur être accordées. Les structures de l’ESS sont multiformes en regroupant les associations, les fondations, les mutuelles, les coopératives et les sociétés commerciales qui s’engagent dans leur statut à un mode gestion démocratique et participatif avec un encadrement des profits réalisés en faveur du développement de l’entité. Ces structures intègrent une dimension à la fois sociale et environnementale avec une volonté de placer l’humain en leur centre et de répondre à des besoins d’intérêt général. Cette double dimension se précise non seulement dans leur mode de fonctionnement, mais aussi dans la poursuite de leurs objectifs. En France, en 2017, selon l’observatoire national de l’ESS, ce secteur représente plus de 2,3 millions d’emplois, ce qui correspond à 10,5% de l’emploi salarié. Il compte aujourd’hui 165 000 structures et est créateur d’emplois stables, puisqu’entre 2010 et 2018, 71 100 emplois ont été créés dont deux tiers en CDI.
En Europe, les États membres ont adopté des politiques contrastées en la matière. Moins de la moitié s’est dotée d’un cadre juridique général : la Belgique, la Croatie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, et la Suède. Selon le laboratoire de l’ESS, cette dernière représente 13,6 millions d’emplois au niveau européen et génère 8% de son PIB. Depuis les années 1980, l’Union européenne mène des actions en faveur de l’ESS, mais ne dispose pas d’un cadre juridique général.
Pour Léa, l’ESS est au cœur des principaux enjeux de notre époque en apportant des solutions aux défis majeurs de nos sociétés : égalité homme-femme, insertion et inégalités sociales, emploi, lutte contre le réchauffement climatique, autosuffisance alimentaire et amélioration du cadre de vie. Elle répond ainsi à la double crise sociale et écologique où l’environnement peut être perçu comme la nouvelle frontière des inégalités.
En voulant mettre l’humain et l’environnement au cœur de son projet, l’initiative de Léa est ainsi un exemple parfait de l’ESS. Les acteurs présents sur la plateforme sont ceux qui, par la forme de leur structure, appartiennent à ce secteur ou les entreprises qui ont adopté des mesures sociales et/ou écologiques. En effet, seuls les professionnels respectant la Charte Isoria sont habilités à y publier leur initiative. Ainsi, ils s’engagent à vendre des produits raisonnés et fabriqués sur le territoire européen, à l’exception de ceux de deuxième main.
Le site n’est pas pour autant organisé par structure, mais par catégorie de produits : art, artisanat, associations, deuxième vie, paniers et produits de la ferme, brasseries et micro-brasseries, micro-crèches, mode éthique, zéro-déchet, etc. … le but étant pour l’utilisateur d’avoir une interface unique pour trouver des biens et services prêts de chez lui, en harmonie avec ses valeurs. C’est aussi lui permettre de s’investir dans le tissu associatif local.
Pour les annonceurs, Isoria, c’est donc un site avec une utilité double, bientôt triple. D’une part, il leur permet de figurer dans un répertoire. D’autre part, c’est un outil d’externalisation de leur communication avec des annonces qui peuvent être utilisées de manière vivantes : partage sur les réseaux sociaux, publication dans les catégories, « événements » et « offres d’emplois responsables », recherche de bénévoles, ou encore, lancement de campagnes de financement participatif. La troisième utilité est qu’il sera possible pour les annonceurs de vendre directement sur la plateforme.
Isoria permet ainsi de structurer le secteur et d’améliorer la visibilité de ses acteurs.
Avec une harmonisation des politiques sociales et environnementales de plus en plus prononcée au sein de l’Union européenne, Léa a choisi de développer son projet à cette échelle. En outre, pour elle, une Europe qui met au cœur de sa politique une économie sociale et écologique permettrait de lutter contre un euroscepticisme en hausse. Dès que son initiative sera un peu plus développée en France, Léa cherchera un interlocuteur par État membre pour emmener son projet à l’échelle de l’Union. À bon entendeur.
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