« J’ai développé mon esprit… »

Georges Waltz, figure emblématique de la vie strasbourgeoise, a pris sa retraite de la CCI. Mais cela ne l’empêche pas d’être toujours aussi actif…

Georges Waltz, toujours au service de l'Alsace et de l'Europe - un homme exemplaire ! Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Il y a quelques semaines, Georges Waltz a mis un terme à 25 ans d’engagement à la CCI Strasbourg et Eurométropole, dont il était le Vice-président pendant les 6 dernières années. A la tête de « Chez soi », l’un des grands traiteurs strasbourgeois, il a multiplié ses activités aussi dans le monde associatif et pour l’Europe. Interview.

Georges Waltz, quelle était votre fonction au sein de la CCI ?

Georges Waltz : J’y ai fait 4 mandats en tant qu’élu, pendant 25 ans, et pendant les six dernières années, j’en étais le Vice-président en charge du commerce. Un vaste champ d’activité…

Avec cette vue sur un quart de siècle de vie strasbourgeoise, quels sont les principaux changements que vous avez constatés pendant toutes ces années ?

GW : Le problème principal, nous l’avons toujours pas su résoudre – la voiture en ville. Déjà à l’époque de l’implantation des grands centres commerciaux à Vendenheim, les commerçants étaient opposés à cette évolution. Si au début, les commerçants étaient également opposés à la mise en œuvre des zones piétonnes au centre-ville strasbourgeois, ils ont appris à s’y adapter et aujourd’hui, tout le monde est content qu’il n’y ait plus de voitures au centre. Moi, qui suis implanté à Illkirch, je constate qu’on y a eu une autre approche concernant la vie commerciale au cœur de la ville.

Et de quelle approche s’agit-il ?

GW : A Illkirch, mais aussi à Obernai ou Molsheim, pour ne citer que ces villes-là, on a réfléchi à ce dont les gens ont besoin et ensuite, on a fait venir les commerçants qui pouvaient satisfaire cette demande. Ainsi, on a pu maintenir la vivacité dans les centres de ces villes.

Revenons à Strasbourg, est-ce que vous avez constaté un appauvrissement de la vie commerciale et ville ou plutôt un enrichissement ?

GW : Il s’agit quand même d’un appauvrissement. Les commerce de qualité et de luxe sont restés au centre-ville, mais le tout-venant et l’alimentaire se sont décalés vers les zones extérieures. Les Américains le disent de manière très pragmatique : « No parking, no business ». C’est normal que les gens aillent faire leurs courses maintenant dans ces zones où ils ne rencontrent pas de problèmes de stationnement, où les grandes enseignes pratiques des prix bas et où les gens trouvent à peu près tout ce qu’ils cherchent, sauf justement les produits de luxe et de standing. Cette évolution est ce qu’elle est, mais il faut être conscient que le gâteau que se partagent le centre-ville et les zones extérieures ne grandit pas et que ce partage ne peut pas continuer éternellement.

Et justement, comment voyez-vous l’avenir commercial dans les villes ?

GW : Le tourisme est le grand atout du centre-ville, la consommation quotidienne se décalera de plus en plus vers l’extérieur. Il convient vraiment de distinguer entre l’alimentaire et les magasins de luxe. Le clivage entre les deux risque de s’accentuer davantage, même s’il y aurait de la place pour d’autres commerçants au centre-ville. Mais il faut aussi compter avec certains « requins immobiliers » qui pratiquent des loyers excessifs au centre-ville et qui empêchent ainsi, l’implantation de nouvelles forces vives au centre-ville.

Quel était votre plus beau moment pendant ce quart de siècle passé à la CCI ?

GW : Une période formidable pour moi était l’arrivée du président Claude Danner qui a déclenché une énorme dynamique autour de l’aéroport d’Entzheim. Grâce à lui, nous avons encore aujourd’hui le Pôle Formation à la Meinau et j’étais heureux de pouvoir participer à cette dynamique.

Et le pire moment ?

GW : D’un point de vue économique, l’arrivée du TGV à Strasbourg qui a mis un terme à l’évolution très positive de l’aéroport. Air France nous avait contrés à l’époque, Ryanair est parti à Söllingen en Pays de Bade pour y vivre une excellente évolution et à cette époque, la CCI était très, trop politisée. Mais bon, il est normal que pendant 25 ans, on vit des moments formidables et des moments qui le sont moins…

Parlons de votre engagement européen, puisque c’est le mois de l’Europe à Strasbourg. Vous étiez et vous êtes très actif à l’Association parlementaire européenne, l’APE. Est-ce que vous voyez l’Europe aujourd’hui sur une bonne lancée ?

GW : Non, l’Europe n’est actuellement pas sur une bonne lancée. Vous savez, j’ai toujours été un Européen convaincu. Par mon engagement pour l’APE, pendant les années où Paul Glad en était le dirigeant, je voulais contribuer à renforcer le siège du Parlement Européen à Strasbourg qui me semble extrêmement important. Actuellement, il y a un changement de génération à l’APE, avec une excellente équipe jeune et dynamique. Dans la mesure du possible, je continuerai à apporter mon expérience à cette nouvelle équipe qui fait un très bon travail.

Et pourquoi cet engagement, en dehors de vos activités professionnelles en tant que chef d’entreprise et en tant qu’élu à la CCI ?

GW : Je me suis toujours intéressé aux questions européennes, mais aussi sociales à Strasbourg. J’ai également siégé au CESER pendant 12 ans. En principe, la réponse à votre question est simple : A travers toutes ces activités, j’ai toujours développé mon esprit…

Et où puisez-vous l’énergie pour toutes ces activités ?

GW : (rit) ça doit être mon métier de boucher qui me procure cette énergie. Mais plus sérieusement, j’ai beaucoup de chance d’être en bonne santé et de pouvoir continuer mes divers engagements !

Georges Waltz, merci beaucoup pour cet entretien !

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