Jean-Claude Juncker demande le salaire minimum européen

"Le salaire minimum de 11,50 € au Luxembourg n'a pas engendré ni pauvreté de masse, ni famine..." Foto: European Peoples Party / Wikimdia Commons

(KL) – «Le salaire minimum au Luxembourg n’a pas engendré ni pauvreté de masse ni famine», a déclaré le candidat conservateur EPP aux élections européennes, l’ancien premier ministre luxmbourgeois Jean-Claude Juncker (photo). Pourtant, au Luxembourg, le salaire minimum est de 11,50 € à l’heure, un chiffre qui fait froid dans le dos aux patrons dans les autres pays européens.

Cette déclaration faite lors du lancement officiel de la campagne europénne de la CDU en Allemagne, n’a pas été trop applaudi par les politiques allemands de la CDU. Même si le contrat de coalition allemand prévoit la mise en oeuvre progressive d’un salaire minimum de 8,50 € l’heure, la CDU, proche du patronat, cherche actuellement à définir de nombreuses exception à cette mesure sociale, mal vécue par les patrons allemand.

«Même salaire pour le même travail», a lancé Jean-Claude Juncker à Braunschweig et de nombreux participants se frottaient les yeux pour s’assurer qu’ils participaient bien à un meeting de la CDU. Et bien sûr, Juncker a raison de demander une telle harmonisation salariale en Europe, une mesure qui pourrait améliorer le sort des pays du sud de l’Europe, tout en obligeant les pays du nord de vivre de manière plus solidaire et sociale.

Autre sujet pour lequel Juncker a demandé une solution européenne : la politique en matière des réfugiés qui arrivent en masse sur le sol européen. Si l’Europe ne pourra pas resoudre tous les problème du monde, Juncker a souligné l’obligation morale des Européens de venir à l’aide des réfugiés. «Nous devons cela au passé européen», a-t-il dit. Toutefois, il estime que l’Europe ne peut pas abandonner les pays comme l’Italie ou Malte avec ce problème – il faut un solution européenne pour l’accueil de ces réfugiés.

Actuellement, on entend les responsables dans quasiment tous les dossiers parler de «solutions européennes». Mais pourquoi est-ce que les mêmes responsables ne font pas ce pas supplémentaire en se faisant fort pour un vrai gouvernement européen ? Si la quasi-totalité des dossiers actuels nécssite une approche européenne, un gouvernement européen pourrait accélérer la mise en oeuvre de projets politiques, au lieu de dissoudre les décisions dans une procédure lente entre la Commission, le Parlement et les gouvernements nationaux.

Si nous responsables européens veulent que nous, les électeurs et électrices européennes fassent confiance aux institutions européennes, pourquoi on ne nous présente pas une véritable vision européenne ? Avec un gouvernement européen démocratiquement élu, chargé de mener une politique solidaire et sociale et veillant à ce que les investissements européens aillent là où on en a le plus besoin ?

En 2014, il ne suffit plus de demander ce fameux «plus d’Europe», il faut le construire. Car les anti-européens sont déjà en train de préparer leur action sous le titre «moins d’Europe». Allez, les Juncker, Schulz et Cie. – un peu plus de courage, un peu plus d’Europe. Maintenant !