Jérôme Boateng comme voisin ? Mais bien sûr !

L’un des ténors de l’extrême-droite de l’AfD, Alexander Gauland, a insulté dans un entretien avec la très sérieuse Frankfurter Allgemeine (FAZ), l’international Jérôme Boateng.

Jérôme Boateng a fait l'objet d'une insulte raciste de la part de l'extrême-droite de l'AfD. Foto: Agência Brasil / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

(WB) – Actuellement, l’extrême-droite allemande, l’AfD, a le vent en poupe. Mais avant qu’ils ne deviennent trop populaire, on peut faire confiance aux ténors de ce parti – il se trouve toujours un qui raconte de telles énormités que de nombreux électeurs hésitent à voter pour ce parti xénophobe et ultra-nationaliste. Comme le vice-président de l’AfD Alexander Gauland, qui a déclaré que les gens apprécient Jérôme Boateng comme footballeur, « mais ils ne veulent pas de lui comme voisin ». Une déclaration qui a provoqué un vrai tollé.

Jérôme Boateng, fils d’un père ghanéen et d’une mère allemande, est d’origine berlinoise. Il a joué 58 matchs en « Mannschaft » et compte parmi les meilleurs défenseurs centraux du monde. De plus, Jérôme Boateng est très engagé dans de nombreux projets sociaux et il est généralement très apprécié.

Les réactions ne se faisaient pas attendre – depuis de nombreuses années, de nombreux joueurs issus de la 2e ou 3e génération d’immigrés jouent pour la « Mannschaft » – ce qui est le reflet naturel des réalités de la société allemande.

Autant ses coéquipiers comme le défenseur de Schalke 04 Benny Höwedes que des représentants des autres partis politiques, ont immédiatement réagi – tout comme la fédération de football allemande DFB qui a très rapidement produit une vidéo antiraciste. Surpris par la véhémence des réactions « Plutôt Boateng que Gauland », ce dernier a tenté de relativiser ses propos. Après avoir fait semblant de ne pas avoir prononcé ces paroles, il ne pouvait plus insister – l’interview avait été menée par l’un des quotidiens les plus sérieux d’Allemagne, la « Frankfurter Allgemeine ».

Les propos de Gauland constituent une grave erreur – même les xénophobes et néonazis sont des supporteurs de la « Mannschaft » et s’attaquer à l’un des meilleurs joueurs de cette équipe, cela ressemble à un crime de lèse-majesté.

Ce genre de paroles de haine, à deux semaines de l’EURO 2016, risquent de coûter cher à l’AfD – raison pour laquelle la chef du parti, Frauke Petry, s’est dépêché pour s’excuser auprès du joueur. Mais le mal a été fait.

Désormais, l’AfD restera le parti qui s’est attaqué à la sélection nationale – ce qui fait désordre pour un parti qui mène une politique strictement nationale. Après les propositions des deux « matrones » de l’AfD, Frauke Petry et Beatrix von Storch, qui voulaient que les forces de l’ordre tirent désormais sur des migrants qui franchissent la frontière allemande, les déclarations de Gauland pourront couter des votes lors des prochaines échéances.

Donc, laissons faire l’AfD et jugeons d’après le travail qu’ils fournissent. Pour l’instant, l’AfD n’arrive pas vraiment à avancer dans les sondages (entre 13 et 15 %) et s’ils continuent ainsi, ils auront encore perdu pas mal d’électeurs d’ici 2017.

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