Jeunes et confiants

Olaf Scholz nouveau partenaire de Bruno Le Maire. Mais que vont-ils faire ? Foto: Sandro Halank / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Marc Chaudeur) En marge du sommet du G20 à Buenos Aires, optimisme primesautier de Bruno Le Maire, le Ministre des finances français, qui n’a pas hésité à saisir avec gourmandise la main d’Olaf Scholz, le ministre allemand tout frais. « Au fond, nous nous aimons bien », lui a-t-il dit en substance. « Il n’y a pas de fossé entre l’Allemagne et la France », a-t-il estimé, faisant implicitement allusion à l’impression pénible qu‘on pouvait éprouver à l’époque de Wolfgang Schäuble.

Ce qu’a répondu Scholz, on ne le sait pas. Rien ? Le Ministre SPD semble moins euphorique que Tintin Le Maire. Pas de réponse non plus à la volonté affichée de Messieurs Macron et Le Maire de développer l’Eurozone, notamment en créant un budget européen commun et un ministre européen des Finances qui, comme Picsou, s’assoirait sur ce budget pour y veiller. Un Ministre qui serait français, bien évidemment, dans leur optique. Ce qui s’accorde avec l’intention évidente de Mr Macron de constituer un groupe propre et de lui assurer une position dominante.

Une proposition qui reste sans doute bien irréaliste, les conditions économiques n’étant certes pas réunies. S’ajoute à cela l’opposition explicite de petits Etats européens comme les Pays-Bas dont le Ministre-Président, Mark Rutte, a dit sa crainte que cette union se fasse par-dessus la tête des Etats-membres plus petits.

En Marche, oui, mais pas à marche forcée, donc. La France risque une fois de plus, par le souci de redorer le blason de l’Europe aux yeux des Français, éternels sceptiques grognons, de mettre la charrue avant les bœufs et de tout gâcher par de tels élans juvéniles.