JO 2020 : bien plus que 4 médailles pour le Portugal

Coup de projecteur sur les médaillé(e)s olympiques portugais(es), et quelques autres athlètes engagés dans la compétition.

Quatre athlètes portugais sont montés sur les marches du podium, mais tous ont emprunté courageusement les escaliers de l’ascension sociale. Foto: Nori Norisa / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Les jeux de la XXXIIe Olympiade, prévus en 2020 et se déroulant à Tokyo du 23 juillet au 8 août 2021, apportèrent quatre médailles au Portugal. Le pays était représenté par une délégation de 92 athlètes, soit autant que la Norvège, et il participe aux jeux olympiques d’été sans interruption depuis 1912. Évidemment, en regard des grandes nations engagées dans cette compétition, il fait figure de petit pays, mais ce n’est pas une raison pour laisser ses athlètes dans l’ombre, car le sport au Portugal ne se résume pas au football !

Comme a choisi de l’illustrer la Fédération Portugaise d’Athlétisme dans son clip très manga « Atletismo em Tóquio 2020 », le sport au Portugal, c’est aussi la diversité. Ainsi, au nombre des médaillé(e)s avons-nous :

- Pedro Pablo Ricardo, le plus cubain des Portugais, né en 1993 à Santiago de Cuba et naturalisé portugais en 2017, qui a gagné la médaille d’or au triple saut (17,98 m).

- Patricia Mamona, née en 1988 à Lisbonne et d’ascendance angolaise, qui a obtenu la médaille d’argent au triple saut (15,01 m).

- Fernando Pimenta, né en 1989 à Ponte de Lima, très au nord du Portugal, qui a lui obtenu la médaille de bronze en K1 1000m, épreuve de kayak.

- Jorge Fonseca, né en 1992 à Sao Tomé-et-Principe, arrivé au Portugal à l’âge de 11 ans pour vivre à Amadora près de Lisbonne, qui a gagné la médaille de bronze au judo dans la catégorie moins de 100 kg.

Parmi celles et ceux n’ayant pas obtenu de médailles, se trouvaient entre autres sportifs de grande valeur :

- Yolanda Hopkins Sequeira, championne de surf, née en 1998 à Faro d’une mère galloise et d’un père portugais.

- Pedro & Diogo Costa, nés en 1996 et 1997, anciens élèves du Lycée Français de Porto, qui ont concouru en voile classe 470 messieurs.

- Liliana Cà, née en Guinée en 1986 et ayant grandi à Barreiro près de Lisbonne, recordwomen nationale de lancer de disque.

- Auriol Dongmo Mekemnang, lanceuse de poids et discobole née en 1990 au Cameroun, naturalisée en 2019, vivant depuis 2017 à Leiria près de Fatima, un lieu très important pour elle.

- Anri Egutidze, judoka né en 1996, qui n’a pas cette fois-ci été disqualifié, pour avoir oublié de sortir son portable de son kimono !

- Fu Yu, championne de tennis de table, née en 1978 dans l’est de la Chine, et devenue portugaise.

Notons également la participation à ces JO de :

- Yohann Diniz, Français d’origine portugaise né en 1978 et dont les grands-parents communistes ont fui la dictature salazariste. Spécialiste de la marche athlétique, il a été contraint d’abandonner aux 50 km de Tokyo, qui furent la dernière chance de sa carrière d’obtenir une médaille olympique.

- Kanoa Igarashi, surfeur nippo-américain né en 1997, vivant et s’entraînant au Portugal à Ericeira, au nord de Lisbonne. Parlant impeccablement la langue, et ayant quitté les USA en 2018 pour représenter le Japon aux JO 2020, ceci lui valut alors d’être poursuivi sur les réseaux sociaux par des « haters », l’accusant de traîtrise.

Ce petit pays européen, a démontré par ses athlètes, combien la diversité enrichit une nation, quand tous décident de faire société, en dépit d’un passé colonialiste peut-être mieux assumé qu’ailleurs.

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