Joyeuses fêtes de Noël. Malgré tout.

Cette année, il est difficile de se mettre en «mode Noël», l’actualité en Europe et dans le monde étant trop pesante pour fêter innocemment la «fête de l’amour».

Oui, Noël est une belle fête, mais pour qu'elle devienne la "Fête du Partage", il serait une bonne idée de - partager. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Ces jours-ci, même des croyants convaincus ont du mal à ne pas perdre la foi en une divinité qui organise les affaires du monde le mieux possible. Car les choses sont tout, sauf bien organisées. La «fête de l’amour et du partage» ? Difficile d’y croire en regardant le peu d’amour qui règne sur terre et encore moins quand on regarde comment nous partageons et ce, à un moment où la misère du monde nous demanderait à ce qu’on fasse des efforts comme rarement avant. Mais on ne fournit pas ces efforts, nous nous limitons à tenter, tant bien que mal, de gérer cette misère. Et il suffit de jeter un regard, par exemple à la «jungle» à Calais pour constater que nous avons lamentablement échoué dans la mission de partager avec nos prochains.

Cette année, plus d’un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne qui a profité de cette situation pour montrer au monde que quand il était indispensable, elle savait partager. Étrangement, dirigé par un parti qui porte l’adjectif «chrétien» dans son appellation (Christlich-Demokratische Union), cette attitude généreuse a failli mettre un terme à la carrière politique de la chancelière Angela Merkel qui, sans consulter les administrations, avait laissé entrer sur le territoire allemand, un nombre incroyable de réfugiés qui se trouvaient devant la frontière allemande. Ce geste humanitaire n’est pas partagé partout en Europe.

A Noël, il est intéressant de se poser la question du sens de cette fête. Non, il ne s’agit pas seulement d’acheter les derniers gadgets «Star Wars» pour ceux qu’on aime, non, il ne s’agit pas seulement de Foie Gras et de champagne, il s’agit de se souvenir de ce qui s’est passé, selon l’histoire de l’église chrétienne le 24 décembre de l’an 0. La naissance du Christ. Dans une étable près de Bethléem, et les chrétiens du monde entier célèbrent cette date, car pour eux, la naissance du Christ équivaut à l’arrivée de l’amour éternel pour nous autres mortels. Notre amour pour notre prochain se traduit actuellement par des bombardements de plusieurs pays où nous espérons tuer ceux qui nous ont fait du tort. Pas très chrétien, ça. Dans les dix commandements, on ne trouve aucune phrase qui dirait «Va tuer ceux qui t’ont fait du tort !», au contraire. «Tu ne tueras point». Sans aller jusqu’à «il faut tendre l’autre joue», force est de constater qu’en Europe où plusieurs pays de l’est se revendiquent d’un christianisme assez fondamental (comme la Pologne), nous sommes en train de trahir quotidiennement ces valeurs qui pourtant, se trouvent au centre de tout discours nationaliste de nos jours.

Peut-être faudra-t-il profiter de cette période des fêtes de fin d’année pour nous poser la question où vont nos pays, quelles sont les valeurs que nous défendons et ce que nous pourrons faire, tout un chacun entre nous, pour rendre cette Terre un endroit légèrement meilleur. Chez nous, il y a maintenant beaucoup de gens qui n’ont rien fait pour mériter leur sort et nous sommes tous appelés à faire notre possible de les accueillir mieux qu’un charpentier un soir du 24 décembre de l’an 0 à Bethléem où tout le monde lui avait fermé la porte devant le nez.

Profitez de ces jours de fête avec ceux qui vous sont proches, mais faites aussi un geste pour ceux qui sont seuls, démunis, angoissés ou étrangers chez nous. Chacun peut faire un petit quelque chose et cela donnerait un véritable sens noble à ce terme utilisé dans le marketing : «La Fête du Partage». Toute la rédaction vous souhaite de passer de bonnes fêtes et – partagez !

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