Joyeux Noël – mais pas à Istanbul
Les autorités turques interdisent toute mention de Noël à l'un des deux lycées allemands à Istanbul, le « Istanbul Lisesi ». Une nouvelle provocation inutile.

(KL) – 35 professeurs allemands travaillent, subventionnés par l’Allemagne à hauteur de plus d’un million d’euros par an, au « Istanbul Lisesi », un lycée fréquenté exclusivement par des élèves turcs. A la surprise générale, les autorités turques ont interdit cette année, toute mention de Noël dans cet établissement – donc, pas d’histoires de Noël, pas de chants, pas de bredele. Il s’agit d’une nouvelle provocation du gouvernement turc – qui doit se sentir très fort en privant des gamins de la fête de Noël.
Bien sûr, on peut remettre en question d’existence d’établissements scolaires séculaires. En même temps, cette école existe et le fait que des professeurs allemands y enseignent aussi la culture des autres régions du monde, par exemple la culture européenne, n’a jamais dérangé personne, surtout dans la mesure où c’est l’état allemand qui y assume le coût de la formation de jeunes Turcs. Pourquoi les priver maintenant de cette fête de Noël ?
La communauté turque en Allemagne bénéficie, et tout le monde convient que c’est bien ainsi, de toutes les libertés religieuses – le respect mutuel veut qu’on n’empêche personne de vivre sa foi. Mais qui dit respect, dit aussi réciprocité. Ce qui n’est plus le cas en cette Turquie de Recep Tayyip Erdogan.
La chorale du « Istanbul Lisesi », prévu pour chanter lors de la réception de Noël du Consulat Général d’Allemagne à Istanbul, ne chantera pas – sur ordre des autorités, la direction a interdit aux élèves de participer à cette réception.
Bien sûr, il y a des problèmes plus pressants, plus graves dans le monde d’aujourd’hui – mais cette nouvelle provocation du régime turc ne fait que creuser davantage le clivage entre la Turquie et l’Europe. Quel régime magnifique – qui utilise d’abord les réfugiés et maintenant, des enfants, comme moyen de pression politique. Erdogan, qui aime se présenter comme l’homme fort, n’est en fait qu’une pauvre figure de l’histoire, une honte pour tous ceux qui croyaient en les valeurs du fondateur de la Turquie Kemal Atatürk qui doit se retourner dans sa tombe face aux agissements du petit président-dictateur du Bosphore. Lamentable.
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