Kaliningrad, l’enclave russe qui met en danger l’OTAN

La Lituanie restreint le transit entre l'enclave russe Kaliningrad et le territoire russe. Foto: Sergei Starostin / pexels.com

(Alexandre Binder) – Une ligne de train, c’est tout ce qui relie l’oblast de Kaliningrad au reste de la Fédération de Russie. Cette ligne de train part de Kaliningrad, traverse la Lituanie (pays membre de l’OTAN), puis arrive en Biélorussie pour rejoindre le reste du territoire. Elle assure les échanges commerciaux et le déplacement des civiles dans toute la Fédération de Russie. Mais la Lituanie a décidé d’appliquer des restrictions sur le transit de marchandises par cette voie.

« Un blocus », ce sont les mots utilisés par Anton Alikhanov, gouverneur de Kaliningrad. Il estime qu’entre 40% et 50% des importations de l’enclave peuvent être soumis à cette restriction. Il est difficile de croire que la mise en place de restrictions, par un seul pays, peut créer un blocus sur un territoire possédant plusieurs frontières. Mais quand on regarde la carte du monde, on voit bien que tous les pays limitrophes font partie de l’OTAN, donc auraient l’appui des Américains ou des autres pays membres de l’OTAN en cas de guerre.

La Lituanie est devenu un centre économique en Europe, beaucoup de grandes entreprises y sont attirées par la fiscalité avantageuse. « Revolut », une des plus grandes banques en ligne d’Europe, a installé son siège social dans ce pays. Ce qui en fait une cible stratégique, car déstabiliser la Lituanie, signifie déstabiliser encore plus l’économie européenne. Pour le moment, la Russie a annoncé que toutes les livraisons à destination de Kaliningrad se feront par voie maritime. Mais qu’une réponse qui apportera beaucoup de problèmes au peuple lituanien, sera prise dans les prochain temps.

La décision de la Lituanie est très forte, elle pose une sorte d’ultimatum à la Fédération de Russie et en même temps, à l’OTAN. Pour la Russie, il est simple, la Lituanie est un très petit pays qui serait facile à envahir. En revanche, se montrer trop virulent, déclenchera automatiquement une réponse militaire de la part de l’OTAN, comme l’a déjà annoncé le président américain Joe Biden. Pour l’OTAN, ce serait le baptême du feu pour montrer que cette alliance transatlantique n’existe pas que sur le papier.