Kehl, une ville d’accueil

Mickaël Kuhn présente la « culture d’accueil » sur l'autre rive du Rhin…

La ville de Kehl s'engage dans l'accueil et l'intégration de réfugiés. Foto: Szeder Laszlo / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Par Mickaël Kuhn) – Kehl est bien connu des alsaciens et notamment des strasbourgeois. Ils sont en effet des centaines à passer régulièrement la frontière afin d’y faire leurs courses ou d’y acheter leurs cigarettes. Ce n’est toutefois pas de l’accueil éphémère de consommateurs français dont nous allons parler ici, mais bien de l’hospitalité dont la ville de Kehl et ses habitants font preuve à l’égard des réfugiés qui s’y trouvent.

Kehl compte actuellement 208 familles de réfugiés, parmi lesquels 108 enfants, de différentes nationalités. Celles-ci sont afghanes, irakiennes ou encore érythréennes, mais la majorité d’entre elles restent syriennes. Ces familles sont hébergées dans différentes structures, dont certaines ont été spécialement mises à dispositions pour l’occasion. C’est le cas par exemple d’un bâtiment de la « Berufliche Schulen » de Kehl, un lycée professionnel, qui était jusqu’alors vacant. Son proviseur, Peter Cleiss, a donc décidé de le mettre à disposition des réfugiés. Sont ainsi hébergées entre 70 et 100 personnes.

L’objectif annoncé par la municipalité est « d’éviter les logements de masse, afin de faciliter l’intégration de ces nouveaux habitants ». Car Toni Vetrano, le maire de la ville, est clair, « tous les réfugiés qui viennent à Kehl sont, aussi longtemps qu’ils vivent parmi nous, nos concitoyennes et nos concitoyens, quelle que soit leur origine, leur nationalité ou leur religion ».

Une mobilisation générale coordonnée par la ville – La municipalité a nommé deux personnes chargées des questions relatives aux réfugiés. Ainsi, Raya Gustafson et Aurore Wenner organisent régulièrement des réunions afin de faciliter la coordination des différentes actions entreprises par les associations et citoyens de la ville. Le jeudi 13 octobre se tenait la dernière réunion de ce « Netzwerk Integration » (réseau d’intégration), à la Villa Riwa, nommée ainsi en référence au compositeur du XIXe siècle Richard Wagner.

Plusieurs structures et associations investies dans l’aide aux réfugiés étaient présentes, parmi lesquels Caritas, la Berufliche Schulen, la Diakonie de Kehl, ou encore la Dolmetscherpool. Cette dernière est une association regroupant une vingtaine de citoyens de Kehl, tous polyglottes, et qui apportent leur aide aux associations, ou aux réfugiés directement, en tant qu’interprète.

Point extrêmement important, lors de cette réunion, étaient également présents des représentants de la mosquée de Kehl. Ses membres jouent en effet un rôle très important dans l’intégration des nouveaux Kehlois ; le partage d’une culture commune, mais également de la langue arabe, aidant ces derniers à se sentir plus à l’aise dans ce paysage nouveau.

Des actions communes pour une meilleure intégration – C’est grâce à ce type de réunions de travail que sont organisées des actions transversales et que peuvent être mises en communs les forces de chacun. On peut ainsi citer à titre d’exemple la merveilleuse initiative de la mosquée et de la paroisse de Kehl d’organiser des événements communs afin de favoriser le dialogue inter-religieux.

En réalité, tous les acteurs présents à cette réunion ont compris une chose essentielle : ce n’est qu’en travaillant ensemble, de manière coordonnée, que peut être organisé un accueil digne et humain. Ce qui nous ferait presque oublier que, de ce côté-ci du Rhin, nous attendons toujours que les autorités, nationales et locales, tiennent leurs promesses…

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