La bola canaria
Avec l’arrivée des beaux jours, en France, les parties de pétanque reprennent, un jeu qui a sa variante canarienne.

(Jean-Marc Claus) – Profondément enraciné dans la culture des insulaires canariens, la « bola canaria » se joue un peu comme la pétanque, mais en format XL. Le terrain est plus grand, tout comme les boules qui elles, sont par conséquent plus lourdes. C’est un sport pratiqué en détente, mais aussi à un niveau de compétition. Le plaisir et l’enthousiasme sont autant partagés par les joueurs que par les spectateurs.
Son origine n’est pas clairement déterminée, mais il y a tout lieu de penser qu’il est arrivé au XVème siècle par la colonisation, à laquelle la France à prêté main forte à l’Espagne, en la personne de Jean de Béthencourt et ce, à une époque où la pétanque était très populaire en Castille. Actuellement, la « bola canaria » est le sport qui, après le football, compte le plus de fédérations sur l’archipel.
Les tenants de la tradition jouent avec des boules en bois, les progressistes optent pour des modèles en synthétique, mais les normes sont un diamètre de 90 à 120 millimètres et un poids entre 1.000 et 1.200 grammes. L’équivalent du cochonnet, appelé « mingue » ou « boliche », est une bille métallique d’un diamètre de 35 à 45 millimètres, pesant de 50 à 500 grammes. Le boulodrome, un sol dur couvert de sable fin, mesure de 18 à 25 mètres de long, pour 3 à 6 mètres de large.
On compte 12 boules par équipe que se répartissent 4 joueurs. Ce qui représente 8 personnes engagées sur le terrain et donc, nous éloigne de la pétanque. Mais pour les entraînements ou le jeu en mode détente, le nombre de participants reste flexible. Par contre, la règle est invariable. A savoir qu’une partie se joue en 12 points, et que l’équipe gagnante est la première à remporter deux manches.
Après le tirage au sort, la première équipe jette le boliche sur le terrain et ouvre le jeu. Le but est de s’en approcher le plus possible avec le plus grand nombre de boules, mais il est permis de le déplacer en le poussant ou le percutant, tout comme les bolas des adversaires.
Les femmes jouent à la « bola canaria » tout autant que les hommes, la mixité étant dans une équipe un atout, car supplanter l’adversaire, une fois plusieurs bolas positionnées sur le terrain, nécessite de déployer des trésors d’ingéniosité et d’adresse dont la force ne constitue qu’un élément parmi d’autres.
Pratiqué dans tout l’archipel, c’est à Lanzarote que la tradition de la « bola canaria » est la plus rigoureusement conservée. La pratique du jeu avec des boules en bois y est ardemment défendue, car elle le rend plus difficile. Mais les fédérations optent, comme dans toutes les îles, pour les modèles en synthétique, ces dernières offrant l’avantage de la standardisation.
Ceci dit, une partie jouée avec des bolas en bois, a quelque chose d’unique, car ses sons s’apparentent plus à ceux du billard que de la pétanque. Bois ou synthétique, séjourner aux Iles Canaries sans avoir vu se dérouler une partie de « bola canaria », c’est comme revenir de Saint-Paul de Vence en ayant négligé de passer un moment Place du Général de Gaulle, ou de Biarritz, en ayant loupé la Plaza Berri.
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