La Chine se range du côté de la Russie…

Xi Jinping et Vladimir Poutine - les patrons du monde... Foto: Kremmlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – « La crise en Ukraine, ce sont les Etats-Unis qui l’ont déclenché », disait à Beijing Mao Ning, la porte-parole du ministère des affaires étrangères. « Et ils soufflent sur les braises de cette crise ». Le fait que les Américains, tout comme d’autres pays occidentaux, veulent livrer des armes lourdes à l’Ukraine, « ne fait que prolonger et intensifier le conflit ». Le centre du monde est en train de se décaler vers l’Est et il sera important de tenir compte de cette évolution.

Le ton se durcit entre la Chine, la Russie et les Etats-Unis. Les Européens, eux, ne jouent plus vraiment de rôle dans cette guerre, si ce n’est que d’assurer le financement et la fourniture d’armes à tous les belligérants. Donc, la partie se jouera entre les super-puissances qui elles, poursuivent des objectifs bien différents.

A quelques jours de la visite du ministre des affaires étrangères américain Antony Blinken a Beijing, les Chinois donnent le ton pour ces rencontres. « Si les Etats-Unis voulaient vraiment mettre un terme à cette crise et s’ils se souciaient vraiment de la vie des gens en Ukraine, ils devraient cesser de livrer des armes et de profiter des combats », ajoutait Mao Ning. Aucune mention de l’invasion russe en février 2022, aucune mention de l’annexion de plusieurs régions ukrainiennes, aucune mention des raids quotidiens qui détruisent l’Ukraine et qui tuent des civils. La Chine a décidé de soutenir Poutine et force est de constater que les deux pays ne sont pas seuls. La majorité des états présents à l’ONU préfèrent garder une position neutre et les sanctions conte la Russie, ne sont portées que par une cinquantaine de pays. Donc, par un quart des pays du monde.

2023 verra plusieurs escalades de la guerre en Ukraine. La prise de position change aussi la donne, du coup, il est vain d’espérer que la Chine puisse exercer une pression de la raison sur Poutine. Et il faudra s’attendre à une attaque sur Taïwan, puisque les politiques chinois ne cessent de répéter que la question taïwanaise constitue l’une des questions centrales pour la Chine.

Pendant ce temps, l’Ukraine continue à envoyer ses listes de vœux qui vont des avions de chasse au nouveaux milliards, en passant par des sous-marins. La dernière étape avant l’envoi de troupes et l’ouverture officielle de la IIIe Guerre Mondiale. Face à cette évolution, il sera intéressant de voir si l’Union Européenne, sous la pression, réussit à s’organiser, à développer une stratégie et à agir ensemble. Mais cela relève plutôt d’un vœu pieu. Probablement, l’Europe suivra la suite de cette guerre en spectateur et en financier. Désolant.