« La coopération avec Strasbourg continuera à être excellente ! »

Exclusif : la première interview avec le nouveau maire de Kehl, Wolfram Britz, qui prendra ses fonctions le 2 Mai prochain.

Wolfram Britz, le nouveau maire de Kehl, prendra ses fonctions le 2 Mai prochain. Foto: © Eurojournalist(e)

(KL) – Il a remporté l’élection municipale à Kehl avec 51,3% des votes au deuxième tour. Wolfram Britz, homme de terrain et justement pas issu des administrations, grandes écoles et partis politiques, a une approche nouvelle et intéressante concernant la politique locale. Et il est déterminé à poursuivre l’excellente coopération entre les villes de Strasbourg et Kehl, sans pour autant occulter les difficultés qui freinent encore trop souvent cette coopération. Eurojournalist(e) a rencontré l’homme qui dirigera la ville frontalière pour les huit ans à venir.

Monsieur Britz, d’abord nos félicitations pour votre élection ! A Strasbourg, on s’intéresse naturellement à la question comment vous comptez poursuivre la coopération franco-allemand à l’interface entre Strasbourg et Kehl…

Wolfram Britz : Au mois de décembre, nous avons signé une convention entre les deux villes et nous avons ainsi posé les fondements pour approfondir avantage cette coopération qui était déjà excellente sous mes prédécesseurs Tony Vetrano et Günter Petry. Nous avons beaucoup de points en commun entre Kehl et Strasbourg et aujourd’hui, une histoire commune. Ces prochaines années, il s’agira de créer du nouveau, d’utiliser les nombreux outils qui existent pour faciliter la coopération transfrontalière. Avec ma collègue Jeanne Barseghian, nous poursuivrons le même objectif, l’extension de cet espace de vie commun. Je suis certain que cette coopération sera excellente !

Vous allez prendre vos fonctions le 2 Mai prochain, quels sont vos trois premiers dossiers sur lesquels vous comptez vous pencher ?

WB : Au risque de vous décevoir, je ne vais pas répondre à cette question, car ce serait malhonnête de faire maintenant des promesses gratuites. Je vais, dans un premier temps, faire connaissance avec le fonctionnement de notre administration, rencontrer toutes les forces vives à Kehl, les citoyens, les associations, les groupes politiques et prendre aussi contact avec la Ville de Strasbourg, l’Eurométropole Strasbourg et la Collectivité européenne d’Alsace. Il faut faire connaissance, se rencontrer rapidement et établir la confiance. Ensuite, on pourra échanger sur les priorités des dossiers. Ce ne seront pas les dossiers qui manqueront ces prochaines années et on se concertera avec tous les partenaires, autant de l’autre côté du Rhin que du côté de l’Ortenau, avec les nombreux villages autour de Kehl.

Vous venez de mentionner votre collègue strasbourgeoise, Jeanne Barseghian. Politiquement, vous êtes plutôt proche, vous venez de passer un mandat comme conseiller municipal en siégeant dans le groupe SPD, tout en restant « sans étiquette ». De plus, vous avez été soutenu par les Verts et il y a donc une grande compatibilité avec l’exécutif strasbourgeois… les trois candidats aux élections à Kehl étaient « sans étiquette » – est-ce un malus de nos jours d’afficher une sensibilité dans la politique locale ?

WB : Vous savez, les considérations droite-gauche, et même l’appartenance à une famille politique, compte au niveau des parlements régionaux et nationaux. Au niveau local, il s’agit de coopérer avec toutes les forces vives et d’arriver à des consensus supra-partisans et ce, pour le bien de la ville, de ses habitants et de la région. Pour avoir une attitude politique, ce n’est pas forcément nécessaire d’être encarté.

Vous êtes un professionnel du monde de la santé, vous avez dirigé le service des admissions de l’hôpital de Kehl, vous êtes un homme du terrain. Quelles leçons tirer de la gestion de la pandémie et qu’est-ce qu’on peut faire mieux lors de prochains incidents de ce type ?

WB : Nous sommes face à deux systèmes totalement différents. Les grandes décisions concernant la gestion sanitaires sont prises à Paris, tandis que notre système fédéral place la responsabilité au niveau des Länder et des communes. Evidemment, il n’y a pas de communication directe entre Kehl et Paris sur ces questions. D’autre part, pour certains secteurs médicaux, nous disposons déjà aujourd’hui de structures européennes, par exemple en ce qui concerne les transplantations d’organes. Bien sûr, il faut avancer et il faut aussi avoir le courage de commettre des erreurs, car les erreurs, on peut les corriger. Cette pandémie nous montre ce qu’on devrait faire, mais l’Europe est une construction qu’il faut faire évoluer en permanence. L’Europe, c’est comme une peinture où l’artiste apporte sans cesse des améliorations. En tout cas, il y aura beaucoup de domaines où nous pourrons progresser et nous le ferons, étape par étape !

Wolfram Britz, merci beaucoup pour cet entretien !

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