La culture perce partout – aussi dans les cités

La ville de Strasbourg et la Médiathèque de Neudorf montrent le film «93 La Belle rebelle» ce jeudi à la Médiathèque de Neudorf. Suivi d’un débat. Vive la citoyenneté !

A Saint-Denis, la culture se fait sa place toute seule. Il serait bien de l'écouter. Foto: ArchiModerne / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(WB) – Le cycle cinématographique «Des jeunes et des expressions nouvelles» se situe dans le cadre de la grande interrogation de nos jours – comment est-ce possible que de milliers de jeunes se radicalisent, préférant mourir dans des guerres qui ne sont pas les leurs au lieu de s’épanouir dans les sociétés européennes. Le sujet est plus que jamais de l’actualité – selon un rapport publié par la police espagnole, le nombre de jeunes européens qui partent en guerre en Syrie ou en Iraq, ne serait pas de 3000 ou 4000, comme les «experts» pensaient, mais de 30 000 à 100 000 – il y a toute une jeunesse européenne qui se radicalise et du coup, on commence à s’intéresser à la question comment ces jeunes vivent, comment se présentent leurs réalités.

Sur cette question se penche également le film «93 la Belle Rebelle» de Jean-Pierre Thorn. A Saint Denis, synonyme de la banlieue laissée à l’abandon et à l’anarchie, la vie suit un cours particulier. Des années 60 aux années 2000, de la construction des premiers grands ensembles de HLMs à la démolition de la «Cité des 4000», Saint Denis change de visage en permanence. Mais là où le béton semble tout étouffer, où règne un chômage de jeunes spectaculaire, où la police ne s’aventure qu’en cas d’extrême nécessité, fleurit une culture urbaine, une culture jeune qui s’exprime de 1001 façons.

Le Hip-Hop, le «Parcours», différentes formes de danse, de musique, de slam se sont développées – c’est un peu comme des champignons qui arrivent à percer le bitume pour arriver à la lumière – rien ne peut arrêter ou même tuer la culture. Toutefois, cette culture se développe de manière assez isolée, peu perçue par l’établissement culturel qui continue à verser des subventions dans les circuits artistiques classiques, tout en ignorant ces nouvelles formes d’expression des jeunes.

La jeunesse des banlieues s’exprime, mais le reste de la société ne l’entend pas. Les quelques vedettes issues de ces milieux n’y changent rien et c’est-ce que ce film veut démontrer. La culture est une valeur en soi, elle n’a pas besoin des jugements des «experts» ou des critiques blasés, elle a besoin d’exister.

«93 La Belle Rebelle» est plus qu’un film – il s’agit d’un appel de remarquer enfin cette culture urbaine, certes un peu anarchique, mais importante comme moyen d’expression d’une jeunesse qui autrement, n’existe pas dans le discours officiel. Si on veut sérieusement intégrer cette jeunesse dans la société d’aujourd’hui et de demain, il faudra l’écouter, échanger avec et la promouvoir. Car la culture, c’est le moyen le plus facile pour communiquer, pour échanger des idées, pour exprimer des joies, des malaises, des tendances de la société.

Le film «93 La Belle Rebelle» sera projeté le jeudi, 12 février à 20 heures à la Médiathèque de Strasbourg-Neudorf, suivi d’un débat. Car la culture, ce n’est pas une chose à sens unique – il s’agit d’établir des liens, des échanges et une compréhension mutuelle. Qui elle, ouvrira peut être la voie à cette jeunesse délaissé vers la société.
Jeudi 12 février, 20 heures

Médiathèque de Neudorf, Place du Marché, Strasbourg
«93 La Belle Rebelle»
Un film de Jean-Pierre Thorn
Suivi d’un débat avec le public

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