La défiance

Un peu partout en Europe, une frange de la population se révolte contre les mesures anti-Covid. Pour ces révoltés, certaines de leurs libertés prévalent sur la santé du reste des citoyens et citoyennes.

Avec de tels pendentifs, les "querdenker" veulent chasser les mauvais esprits et le virus... eh ben... Foto: Siesta / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Stuttgart, Nice, Hambourg, Halle, Amsterdam et la liste pourrait être prolongée – dans toutes ces villes, des affrontements entre des manifestants « anti-mesures-Covid » et les forces de l’ordre ont déjà eu lieu. Le schéma est partout le même : des gens se rassemblent, sans port de masque et sans distances sociales, la police les invite à se conformer aux règles en vigueur et le tout se termine par des affrontements, jets de pierre, de bouteilles, de cocktails Molotov. Si nous sommes en droit de questionner la pertinence des mesures décidées, cette façon de manifester constitue une mise en danger d’autrui.

En Allemagne, ce sont à nouveau les « querdenker » qui se sont retrouvés pendant le week-end pascal à Stuttgart et dans d’autres villes. Il s’agit toujours du même mélange étrange entre identitaires, ésotériques, néonazis, mécontents de toute sorte et l’ambiance dans ces manifestations devient de plus en plus violente. A Stuttgart, plusieurs journalistes se sont fait attaquer par ces « querdenker » tellement soucieux de la démocratie et de la liberté d’expression.

On sait que le virus se répand librement lors de ces manifestations – des études sur la question ont été menées par plusieurs universités. Tout cela ne serait pas bien grave si ces « querdenker » ne s’infectaient que mutuellement, mais ils portent le virus partout, au lieu de travail, dans leurs familles, partout. Diffuser sciemment un virus est pourtant interdit par la loi. Une personne porteuse du HIV qui infecte sciemment une autre personne, est passible d’une peine de prison.

Les « querdenker » et leurs déclinaisons dans les autres pays, ne sont pas des « lanceurs d’alerte », ils ne défendent ni la liberté d’expression, ni la démocratie, ni l’état de droit – au contraire. Ils se fichent des efforts que le « vrai » peuple fournit depuis plus d’un an en estimant qu’ils soient plus intelligents que le reste de la population à qui ils veulent imposer leur point de vue. Alors, ils proposent quoi, ces « querdenker » ? Rien. L’arrêt de toute mesure sanitaire, une sorte de « roulette russe » : « tu attrapes le virus, tant pis pour toi, tu ne l’attrapes pas, t’as eu de la chance ». Difficile d’inventer une « stratégie » plus idiote que celle-ci.

Pourtant, ils sont nombreux à être prêts à discuter avec ces gens qui représentent un peu moins de 10% de la population. 10% de la population, cela représente un intérêt électoral, surtout pour l’extrême-droite qui s’est infiltrée dès le début dans ce mouvement. Mais 10%, cela ne représente pas une majorité – qui elle, continue à respecter les consignes sanitaires.

Pour empêcher la création de nouveaux foyers du virus, il sera nécessaire d’interdire désormais les manifestations des « querdenker », car ce qu’ils font, n’est en rien l’exercice de leur droit de manifester et à la libre expression, mais une attaque sur la santé du reste de la population. Toutes les manifestations de ces gens se ressemblent et la défiance est déjà programmée dans la préparation de ces manifestations. Les participants se passent le mot – sans masques ! Mais lorsque les administrations savent que l’un des éléments principaux de ces manifestations est la transgression des règles sanitaires, cela devrait être suffisant pour interdire les manifestations. Ces « terroristes viraux » s’attaquent à la santé de leurs concitoyens et cela n’est plus acceptable. S’ils ont quelque chose à dire, qu’ils participent alors au débat sociétal, mais sans mettre en danger autrui. Avec masques et distances. Autrement, les autorités devront hausser sensiblement le ton…

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