La Der des Ders pour FIP

Aujourd’hui, à 19h, les stations FIP à Strasbourg, Bordeaux et Nantes seront définitivement fermées. La centralisation des médias sous le contrôle parisien est en marche. A 18h, les auditeurs diront adieu à FIP devant ses locaux.

Ce soir, à 18h, les auditeurs viendront saluer une dernière fois l'équipe de FIP... Foto: Valentin R. from France / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – C’était une mise à mort annoncée. Malgré de nombreuses protestations, pétitions, lettres de comités de soutien, la maison-mère Radio France a pris sa décision de supprimer les stations locales à Strasbourg, Nantes et Bordeaux, privant ces trois villes ainsi d’un acteur culturel avec un ancrage local des plus importants. Mais visiblement, des stations fortes localement, ne sont pas au goût des grands managers des médias parisiens. Rendez-vous est pris pour un « enterrement » aujourd’hui à 18h devant les locaux de Radio France près de la Place de la République.

Le paysage médiatique français commence à inquiéter plus d’un. Si les 40 plus grands médias français se trouvent dans les mains de banques, assurances, fonds d’investissements ou familles richissimes, si la France est le seul pays à connaître le concept de la « presse présidentielle », si la France se place actuellement dans le classement de la liberté de la presse établi par « Transparency International » à une faible 33e place, juste derrière le Ghana, il y a lieu de s’inquiéter.

Les soutiens politiques de FIP se sont mobilisés beaucoup trop tard, « pour la galerie », serait-on tenté de dire. Ecrire des lettres à Madame Bachelot à quelques jours d’une fermeture programmée depuis le mois de novembre 2019, c’est presque ridicule. Les responsables politiques, députés, sénateurs, maires etc. avaient toute une année pour s’insurger à Paris – ils ne l’ont pas fait. Et c’est ainsi que se meurt un autre acteur culturel local, un acteur d’une importance majeure pour les structures culturelles, pour les artistes, pour tout le monde de la culture. Mais puisque les artistes et lieu de culture ne sont pas « essentiels », pourquoi une station locale le serait ? Du moins, ceci semble être le raisonnement de Radio France.

Le monde de la « Macronie » est un monde du « tout contrôle ». Et où est-ce qu’on contrôle l’opinion publique ? A Paris, bien sûr ! Tout a été dit sur cette fermeture des trois grandes stations locales. Mais rien n’arrête la force destructrice du centralisme parisien, malgré les belles paroles sur la « décentralisation » qui angoisse Paris dès qu’elle se matérialise quelque part.

Courage aux consœurs de FIP et rendez-vous à 18h pour trinquer une dernière fois sur FIP Strasbourg. Et il ne faut pas s’étonner que de nombreux observateurs se demandent si ce gouvernement travaille pour le peuple français ou carrément contre. A chacun de trouver sa réponse à cette question…

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