La Fabrique à Bretzel: du local qui fait face à la crise

25 tonnes. C'est la production journalière de bretzels de Boehli. À Gundershoffen, dans le nord de l'Alsace, rien ne semble pouvoir troubler le ronronnement des 6 chaînes de l'usine. Et ce, malgré les circonstances actuelles.

Le Bretzel domine tout à la Fabrique à Bretzels à Gundershoffen ! Foto: Marine Dumény / CC-BY-SA 4.0int

(Marine Dumény) – Une immense bretzel rouge vif trône au centre de la pièce. L’emblème de l’ancienne Région Alsace annonce la couleur. Chez Boehli, la Bretzel a son musée. Celui-ci, moderne et interactif, est aménagé en plusieurs parties, dont une historique et une détaillant la production. « Il explique tout ce qu’il y a à savoir sur la Bretzel, et nous avons hâte de pouvoir le voir de nouveau fonctionner. Les visites étaient rigoureusement organisées cet été, nous avions mis en place un système de réservation », expose Aline Coda, responsable de la Fabrique à Bretzel.

Sensibles, les quelque 20000 visiteurs annuels le sont également à la transparence offerte par l’usine sur ses matières premières et ses chaînes de production. Que ce soit à travers le musée ou l’immense vitre exposant l’intégralité desdites chaînes. Quant à la boutique, elle accueille chaque jour des visiteurs « qui sont de plus en plus sensibles au local depuis le premier confinement ».

Entreprise née d’un besoin, celui d’un boulanger, Marcel Boehli, de conserver plus longuement ses bretzels, entre 1935 et 1950, elle ne cesse depuis d’entretenir cette ADN d’innovation. Ainsi, depuis son rachat par Edouard Meckert (également propriétaire de la marque d’eaux Celtic et du Moulin aux Moines, en boulangerie), elle est passée en 25 ans de 300 000 euros à 14 millions d’euros de chiffre d’affaires. De quoi laisser transparaître une réelle dynamique commerciale.

Anita Schaeffer, directrice commerciale de Boehli, illustre l’envol de la marque. « Nous nous sommes beaucoup développés avec la grande distribution. Puis nous avons fait évoluer la charte graphique et le packaging avant d’étoffer la gamme. » Parmi les nouveautés, « une bretzel à teneur réduite en sel », une gamme bio (12% de la production), et des « assortiments originaux pour l’apéritif » sont présentés.

Le coup porté par la crise sanitaire, avec notamment la perte de « 15% du marché, surtout au niveau des restaurateurs », n’a cependant été que temporaire, explique Anita Schaeffer. « Il y a un an, ici, c’était le silence. » Difficile à imaginer dans le bruit de la cadence des fours et de l’empaquetage. « Nous devions continuer à produire. Nos employés craignaient pour leurs emplois et la grande distribution était en demande. Alors, nous avons trouvé des solutions et nous nous sommes réorganisés en composant avec les consignes sanitaires. » Et de souligner que la difficulté de la période a « vraiment soudé l’entreprise ».

La directrice commerciale et la responsable de la Fabrique à Bretzels envisagent pour la réouverture des expositions d’artistes au niveau de leur bar moderne. Les dernières expositions étaient celles de Laurent Bessot et ses œuvres peintes à la bière et au vin rouge et Jean Baeumlin, qui est le dessinateur attitré pour les boîtes en métal. Anita Schaeffer et Aline Coda espèrent pouvoir attirer les consommateurs locaux, mais aussi les visiteurs dès la reprise du tourisme. Aline Coda conclue : « Boehli est une entreprise à taille humaine qui a pour mission de mettre en avant la belle emblème qu’est la Bretzel. En promouvant le local, en toute transparence ». Il ne reste donc plus qu’à passer par la case dégustation…

© Marine Dumény

© Marine Dumény

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