La famille Strumpfmann et l’identité alsacienne

La première de la nouvelle pièce proposée par BAAL NOVO « D' Fameli Strumpfmann » de Pierre Kretz au Forum Européen sur le Rhin était un franc succès.

Alois Strumpfmann n'a pas la vie facile avec ses quatre femmes... Foto: CS / EJ CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Enorme. Tout simplement énorme. Proposer de nos jours une pièce de théâtre en langue alsacienne, parlant de l’identité de l’Alsace à travers les décennies, sans pour autant tomber dans les travers de la complainte des autonomistes « ils tuent notre identité régionale », il faut le faire. Et Pierre Kretz, l’auteur de la pièce « D’Fameli Strumpfmann » et du livre du même nom, l’a fait. Avec brio. Présentée par la troupe talentueuse BAAL NOVO au nouveau « Forum Européen sur le Rhin » juste derrière le Pont Pflimlin, la première fut un succès énorme.

Alois Strumpfmann n’a pas la vie facile. Avec ses quatre femmes (son épouse et ses trois filles turbulentes), le bûcheron communal et ancien incorporé de force gère sa famille comme il peut. Pendant les années 50 où la pièce débute, ce n’était pas chose facile, surtout dans la mesure où ses filles n’hésitent pas à flirter avec des « Schwoob » et ça, alors ça, c’est tout à fait inconcevable pour Alois Strumpfmann. Tout, mais pas un « Schwoob » dans la famille. Pourquoi, demandent ses filles. « Parce qu’un Schwoob restera toujours un Schwoob… ».

Mais détrompez-vous. Il ne s’agit pas du tout d’une pièce de théâtre de boulevard, même si le franc rire est au rendez-vous. Cette pièce a énormément de profondeur et dessine finement la relation de l’Alsace et des Alsaciens avec la France, avec l’Allemagne, et aussi avec eux-mêmes.

La pièce passe par la phase d’après-guerre, par le drame des incorporés de force, par les blessures que toute famille alsacienne a subies par cette histoire mouvementée et souvent cruelle. Mais avant de pouvoir tomber dans le drame, les excellents acteurs s’attaquent à nouveau aux muscles du rire des spectateurs. C’est ça, l’identité alsacienne – garder la tête haute, n’importe les torts que l’Histoire ait pu infliger à cette région exceptionnelle. Magnifique.

Cette pièce est un exemple merveilleux de la culture alsacienne, de l’identité alsacienne, des forces et des faiblesses d’une région très particulière. Surtitrée en Français, la pièce est accessible même aux non-alsacophones et elle a le potentiel de devenir une référence en la matière.

Sous la direction d’Edzard Schoppmann, les acteurs Léa Zehaf, Marie Wuillème, Henrietta Teipel, Rachel Bernadinis et Luc Fontaine montrent pourquoi il était si important que BAAL Novo trouve une salle propre au « Forum Européen sur le Rhin » – cette troupe est l’un des éléments principaux qui font vivre la culture transrhénane qui est celle de notre région. L’auteur Pierre Kretz, que dire, il a dessiné avec sensibilité et humour une belle image de l’âme alsacienne – un véritable chef d’œuvre.

Notez déjà le dimanche 10 novembre – sous le titre « Riwwer un Niwwer, de Rhin isch ke Grenz », BAAL Novo organise un débat animé par le rédacteur en chef d’Eurojournalist(e), avec l’auteur Pierre Kretz, Jacques Fortier, journaliste et historien, Louis Perrin, éditeur à St-Louis, Justin Vogel, Président de l’OLCA, Isabelle Schoepfer, directrice de l’OLCA et Edzard Schoppmann, directeur artistique de BAAL et metteur en scène de la pièce. Suite à ce débat, le théâtre BAAL Novo et l’OLCA signeront une convention de coopération et après, ce sera la fête avec le groupe Léopoldine HH et ses musiciens !

On ne peut que remercier Pierre Kretz et la troupe de BAAL Novo de faire vivre toute la noblesse de la culture alsacienne et transrhénane ! Vous trouverez toutes les informations sur le programme de BAAL Novo et la soirée du 10 novembre sur www.baalnovo.com !

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