La fin de la « Macronie » ?

Est-ce déjà la fin de la « Macronie » ? Le parti du président « La République en Marche » (LREM) a vécu un désaveu cinglant de la part de ceux qui se sont déplacés pour voter dimanche.

Déjà au premier tour des élections régionales et départementales, Emmanuel Macron aura "cramé" bon nombre des membres de son gouvernement. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Jusqu’à dimanche, la plupart des Français pensaient que le deuxième tour des élections présidentielles en 2022, ne pouvait qu’opposer Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais depuis ce dimanche 20 juin, d’autres constellations deviennent de plus en plus probable. Et si le deuxième tour en 2022 opposait Xavier Bertrand à un candidat commun des partis de la gauche et des Verts ?

Xavier Bertrand est considéré par Emmanuel Macron comme un adversaire redoutable pour les élections présidentielles en 2022. Pour contrer l’essor du « dissident » des conservateurs LR, le président avait dépêché ses « troupes d’élite » dans la Région Hauts-de-France, en envoyant pas moins de 4 ministres en renfort du candidat LREM Laurent Pietraszewski, dont deux « poids lourds » du gouvernement, le garde des sceaux Eric Dupond-Moretti et le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Ce « soutien » aura coûté cher au candidat Pietraszewski – il termine à 9% des votes et n’est même pas qualifié pour le deuxième tour.

Ailleurs, les choses se sont passées de manière presque identique. Dans la Région Grand Est, la ministre alsacienne Brigitte Klinkert, dépêchée pour prendre des votes à Jean Rottner, n’engrange que 11,5% des votes et a failli se ridiculiser sur le plateau de France 3, en insistant à plusieurs reprises qu’elle était passée, depuis du début de la soirée, de 10,7 à 11,5%, disant qu’il fallait attendre le comptage de tous les bureaux de vote. Espérait-elle vraiment que les derniers bureaux de vote puissent encore la propulser à 35% ?

Et que dire de François de Rugy, candidat LREM dans les Pays-de-la-Loire, qui termine, avec 11,7% des votes, à une lamentable 4e place ? L’ancien ministre de la transition écologique réfléchit quand même depuis dimanche soir à d’éventuelles fusions ou coopérations, n’ayant visiblement pas compris qu’autant le taux d’abstention que son score pathétique comportenun message clair – « nous ne voulons plus de vous ! ».

Evidemment, au lieu d’opérer maintenant une introspection qui s’impose, de Rugy, comme le reste des vaincus, appliquent la stratégie d’autruche en continuant comme si rien n’était. Pourtant, il serait temps pour la « Macronie » de se rendre compte qu’elle a perdu son crédit auprès des Français.

Maintenant, LREM s’attend à un « sursaut » et les instituts de sondages proches du pouvoir nous gratifieront sans doute encore de sondages qui indiqueront que tout est encore possible pour la « Macronie ». Seulement, depuis au plus tard dimanche, les Français savent ce qu’il faut penser de sondages. Un sondage qui se trompe de 20% a la même valeur qu’une lecture dans une boule de cristal à une kermesse.

L’abstention record et les résultats lamentables des candidats LREM et de leurs alliés annoncent la fin de la « Macronie ». Même des sondages commandés auprès des instituts faisant partie du « monde macronien », n’y changeront plus rien. Au lieu de vouloir continuer cette « expérimentation », les Français retournent vers le centre de l’échiquier politique. Par temps de crise, ce ne sont ni les « amateurs du nouveau monde politique », ni les extrémistes qui décideront les électeurs et électrices français à se rendre aux urnes. Ceux qui avaient trahi leurs familles politiques en rejoignant LREM, dans l’espoir d’y faire une carrière politique rapide et tonitruante, peuvent déjà commencer à réfléchir quant à leur recyclage dans la vie civile. En 2022, leurs carrières politiques risquent de s’arrêter assez brusquement.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste