La fin des moteurs diesel ?

A partir de 2018, la ville de Stuttgart veut bannir les véhicules diesel. Pas tous, mais presque. Les fédérations d’automobilistes sont en colère. 380. 000 automobilistes sont concernés.

Pour combattre la pollution aux particules fines, la ville de Stuttgart interdira dès 2018 la circulation à la plupart des véhicules diesel. Foto: MarkBuckawicki / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – En cas d’alerte de pollution aux particules fines (ce qui est arrivé 63 fois l’année dernière à Stuttgart), les automobilistes allemands se comportent comme leurs homologues français – les mesures prises, comme l’invitation d’utiliser les transports en commun ou une réduction de la vitesse maximale, sont allègrement ignorées et ne concernent que les autres. Au point où le gouvernement vert-rouge du Bade-Wurtemberg vient d’annoncer une décision draconienne. Dès 2018 et en cas d’alerte de pollution, les véhicules diesel n’auront plus le droit de rouler dans la ville de Stuttgart, à moins d’être homologués selon la norme Euro-6, ce qui ne s’applique qu’à environ 10% des véhicules diesel en circulation.

Si les véhicules diesel doivent de toute manière disparaître d’ici l’an 2030, tout comme les moteurs à essence, les fédérations d’automobilistes se montrent surprises et rejettent cette décision du gouvernement du Land. Pourtant, Stuttgart n’est pas la première ville à vouloir bannir les véhicules diesel – Athènes, Madrid, Mexico City et Paris prévoient une interdiction des véhicules diesel dès l’an 2025 et dans le cadre de l’accord international ZEV (Zero Emission Vehicle), les moteurs à combustion disparaîtront de toute manière au plus tard en 2050.

Pourquoi est-ce que la ville de Stuttgart anticipe alors sur cette évolution ? Il suffit de regarder la situation géographique de la capitale souabe – la ville de 600.000 habitants se trouve dans une « cuvette » presque pas aérée et la pollution de l’air reste immobile dans cette « cuvette » sans pouvoir être dégagée par le vent. De plus, la circulation à Stuttgart est une catastrophe – tous les jours, d’innombrables voitures restent bloquées dans des embouteillages matinaux ou à l’heure de fermeture des bureaux et polluent de concert l’air déjà mauvais de la ville. Donc, il faut agir, car les maladies des voies respiratoires dues à la pollution se multiplient.

380.000 véhicules seront concernés par cette mesure et le gouvernement du Bade-Wurtemberg entend s’imposer face aux objections du ministre fédéral des transports, Alexander Dobrindt (CSU) qui lui, est opposé à l’introduction d’un « macaron bleu ». En attendant de régler ce différend avec le gouvernement fédéral, le Bade-Wurtemberg agit quand même. Dans un premier temps, en 2018, les principales routes d’accès vers la ville de Stuttgart, à Feuerbach et Zuffenhausen, seront concernés par cette interdiction qui s’appliquera à tous les véhicules diesel en dessous de la norme Euro-6.

En cas d’alerte à la pollution aux particules fines, les voitures concernées n’auront plus le droit de circuler. La résistance contre ce plan ne provient pas d’une opposition contre le principe, mais les conservateurs craignent des conséquences au niveau de l’industrie automobile qui elle, n’est pas encore prête à suivre l’évolution et qui continue à produire des véhicules diesel. Peut-être l’éventuelle reprise d’Opel par le groupe français PSA pourra montrer la voie – selon des rumeurs, Opel ne produire à l’avenir que des véhicules électriques et plus du tout des véhicules à moteur à combustion. En vue des engagements internationaux et des problèmes de pollution dans les villes, un tel changement de perspective pourra être bénéfique pour tous. Surtout pour nos poumons…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste