La « Fondation Champalimaud » voit loin

Distinguée par le magazine « Nature » pour ses travaux sur l’intelligence artificielle, la « Fondation Champalimaud » est très active dans différents domaines de recherche.

Le Centre de Recherche Champalimaud à Lisbonne. Foto: Laszlo Daroczy / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – La « Fondation Champalimaud » (Fundação Anna de Sommer Champalimaud e Dr. Carlos Montez Champalimaud) occupe la quatrième place au classement des meilleures institutions à but non lucratif dans le domaine de l’intelligence artificielle, classement réalisé par le magazine « Nature ». Début mars, Marcelo Rebelo de Susa, le Président de la République du Portugal, n‘a pas manqué de féliciter cet organisme crée en 2004, mais dont la notoriété est arrivée en 2007, avec l’attribution du premier « Prix António Champalimaud Vision », appelé aussi « Nobel de la Vision ».

La fortune d’António de Sommer Champalimaud (1918-2004), qui fut à son décès l’homme le plus riche du Portugal, a commencé en 1937 suite au décès de son père, par le sauvetage de l’entreprise familiale de construction alors très près de la faillite. Il avait à peine 19 ans et huit ans plus tard, le groupe qu’il fonda entre temps, devint le deuxième employeur du pays.

Sa prospérité, assurée par la bienveillance de la dictature salazariste et les restes de l’empire colonial portugais, ne lui a pas valu que des amis. Ainsi, la Révolution des Œillets lui a-t-elle coûté en 1974 la nationalisation de ses entreprises, et provoqué sa fuite au Brésil, où il demeura sept ans et fit à nouveau fortune.

En 1992, alors qu’Aníbal António Cavaco Sílva, issu du Parti Social Démocrate de centre-droite, gouvernait le pays, António de Sommer Champalimaud racheta ses anciennes entreprises lors de leur privatisation. Il tenta en vain de les revendre en 1999 au groupe bancaire espagnol Santander. António Manuel de Oliveira Guterres, également issu du Parti Socialiste, était alors au pouvoir, et le projet de cession d’entreprises portugaises à des financiers espagnols provoqua un tollé dans l’opinion publique.

Devenu aveugle à la fin de sa vie, António de Sommer Champalimaud inclus dans son testament, la création d’une fondation destinée à soutenir la recherche en biomédecine dans le domaine de l’ophtalmologie, fondation qu’il dota de 500 millions d’euros. Depuis 2007, un million d’euros est attribué les années paires aux chercheurs, et les années impaires à ceux qui sont engagés activement dans la lutte contre la cécité, notamment dans les pays en développement.

Le Premier Ministre Antóni Costa, s’est associé aux félicitations du Président de la République par un tweet, soulignant pour sa part combien ce prix prestigieux honore la recherche. Il n’hésite pas à affirmer qu’investir dans la science et l’innovation, est la bonne façon pour le pays de rivaliser avec les meilleurs à l’échelle mondiale.

Le palmarès de la fondation est particulièrement éloquent. Mais elle ne se limite pas à l’attribution de prix, car disposant à Lisbonne de son centre de recherches, elle développe ses propres programmes. En 2008, elle a créé à Hyderabad, le « C-TRACER India », dirigé par le professeur Dorairajan Balasubramanian, également Président de l’Académie Indienne des Sciences. Un traitement prometteur à base de cellules souches, issu des recherches du C-TRACER India, a jusqu’ici restauré la vue à plus de mille yeux.

Adaptant cette biotechnologie à une application dans le monde rural, les chercheurs l’ont rendue exportable dans des régions éloignées où pour diverses raisons, beaucoup trop de personnes et notamment des enfants, souffrent de cécité. António de Sommer Champalimaud contribue donc post-mortem, à soulager la peine de nombreux malheureux. La cécité qui l’a frappé lors des dernières années de sa vie, lui a probablement ouvert les yeux sur l’infortune de nombre de ses frères en humanité…

1 Kommentar zu La « Fondation Champalimaud » voit loin

  1. L apres-midi nous avons visite le village d Obidos, magnifique village medieval aux maisons blanches et aux remparts encore intacts : superbe. Pour le coucher de soleil, retour a Lisbonne pour admirer le sunset depuis la Torre de Belem : le symbole du Portugal. Si vous aimez la photographie je vous conseille de vous rendre a proximite a la fondation Champalimaud, un spot photo de dingue avec ses pierres blanches qui donne une lumiere incroyable.

Hinterlasse einen Kommentar zu Иван Antworten abbrechen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste