La gauche allemande face aux crises mondiales

Un an après la victoire de la gauche allemande aux élections législatives, les réalités ont rattrapé le SPD et les Verts, grands gagnants en septembre 2021. Les conservateurs ont le vent en poupe.

Foto: Heinrich-Böll-Stiftung from Berlin, Deutschland / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Pendant que 60% des Allemands estiment qu’aucun parti politique ne soit en mesure de venir à bout des crises actuelles, la gauche allemande doit faire l’amer constat qu’elle a perdu la confiance que les électeurs lui avaient exprimé en septembre 2021, lors des dernières élections législatives. Les querelles au sein de la coalition SPD-Verts-FDP se multiplient, et cette coalition menace de ne pas tenir jusqu’au terme de cette mandature.

Pour l’opposition conservatrice, la situation est idéale. Sans briller, les électeurs et électrices s’orientent à nouveau vers la CDU/CSU (qui mène dans les sondages à 28%, loin devant les Verts et le SPD, tous deux à 19%, l’extrême-droite AfD à 13%, le FDP à 7% et Die Linke à 5,5%). Toutefois, toujours selon le sondage Forsa/RTL, seulement 10% des sondés pensent que la CDU/CSU dispose des compétences nécessaires pour gérer la situation actuelle.

A noter, la « renaissance » de l’extrême-droite AfD qui s’est radicalisée depuis un an. Ce sont les ultranationalistes, l’aile droite de l’extrême-droite, qui ont pris les commandes à l’AfD et soudain, l’extrême-droite, qui battait déjà de l’aile, se refait une santé et pointe à 13%. Si ce taux se situe encore largement en-dessous du taux du RN en France, il faut tenir compte du fait que l’extrême-droite allemande est bien plus agressive et violente que celle en France, soutenue par des groupuscules néonazis et même paramilitaires. Donc, la nouvelle montée de l’AfD donne à réfléchir.

L’essor des Verts et du SPD semble être stoppé pour de bon. Les deux partis se situent désormais légèrement en-dessous des 20% et si dimanche, les Allemands avaient à se rendre aux urnes, la coalition actuellement au pouvoir à Berlin, ne pourrait pas être reconduite. Est-ce que l’Allemagne, par ces temps de crises multiples, en rajoute une sous forme d’une crise gouvernementale ?

Le SPD, les Verts et le FDP ne trouvent plus de consensus sur les questions cruciales du moment. Livraison d’armes lourdes à l’Ukraine ? Le SPD freine, les Verts voudraient envoyer encore beaucoup plus d’armes et le FDP voudrait aussi envoyer rapidement des armes, tout en se posant la question quant au financement. Gestion de l’inflation et des problèmes sociaux qui en découlent ? SPD et Verts tentent de mettre des sparadraps sur les plus grands problèmes, les FDP souhaite réduire l’intervention de l’état. La pandémie ? Le ministre de la santé Karl Lauterbach tire toutes les sonnettes d’alarme en ce début de la saison froide, les Verts ne se prononcent pas trop, le FDP veut surtout faire des économies sur le système social. Et la liste des points de discorde pourrait être prolongée presque à souhait.

Le chancelier Olaf Scholz doit mener une politique plus déterminée, plus lisible, mieux communiquée. Le puissant ministre de l’économie et vice-chancelier Robert Habeck (Verts) devrait cesser son « trial-and-error » et se concerter avec ses collègues et aussi avec l’opposition sur la marche à suivre.

Les partis doivent comprendre que cette perte de confiance en leur travail constitue une menace majeure pour la démocratie. Face aux crises actuelles, l’ensemble des partis doit coopérer, l’heure n’est plus aux guéguerres partisanes – l’heure est à la solidarité. Maintenant. Aujourd’hui. Tout de suite.

1 Kommentar zu La gauche allemande face aux crises mondiales

  1. Erwarten Sie sich doch bitte keine Solidarität von der FDP .. eher fliegt ein Ochse auf den Mond. Und genau an der Stelle stimmt ihr Statement nicht: Es ist nicht die Deutsche Linke (“gauche allemande”) sondern der unglückliche Melange dieser Koalition unter dem unglücklichen Weichei Scholz, welcher seine Richtlinienkompetenz nicht einsetzt.

    Ob das der CDU bei einer echten Wahl in die Hände spielt, weiß ich nicht – Merz hat keinerlei Sympathiepunkte in der Bevölkerung. Ich hoffe nicht, dass die so blöd sind…

    Diese Wohlstandsgesellschaft schafft es einfach nicht, mit Krisen umzugehen. Das kennen Sie ja von drüben selber.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste