La gauche allemande suit la gauche française

Dans les sondages, le SPD tombe à son plus faible niveau depuis plus de 20 ans. Actuellement, il se situe à 19 % des intentions de vote pour les élections en 2017. Et cela risque de s’aggraver.

Est-ce que le chef du SPD Sigmar Gabriel est en train de conduire son parti vers un gouffre ? Foto: Michael Lucan / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – Autant en France qu’en Allemagne, on pensait que cela ne pouvait jamais arriver – l’implosion des partis traditionnels. Pendant que le PS doit trembler si son candidat arrive au deuxième tour des élections présidentielles en 2017, le SPD, lui, risque de tomber dans une insignifiance politique en Allemagne. Un sondage actuel effectué pour «Stern / RTL» montre que l’époque des deux grands partis est révolue. Les seuls qui ne semblent pas encore comprendre cette tendance sont les partis directement concernés – ils continuent à mettre la tête dans le sable et à s’assurer mutuellement que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce qui constitue un faute d’appréciation.

Le SPD à 19% au niveau national dans les sondages – la dernière fois que le SPD se portait aussi mal, c’était en 1992. 24 ans plus tard, le SPD se trouve dans une sorte de chute libre et en 2017, le paysage politique en Allemagne risque de connaître des changements majeurs. Car si le SPD se porte mal, la CDU/CSU reste également à un score inhabituellement faible – à 34%. Les Verts défendent leur place comme troisième force politique en Allemagne avec 14% des intentions de vote, talonnés par l’extrême-droite de l’AfD avec 11%. Die Linke, elle, reste à 9%, les libéraux du FDP se situent à 7%.

Il convient de lire les sondages avec une certaine précaution. Un sondage, après tout, n’est qu’un sondage. Mais les sondages permettent aussi de détecter des tendances et la tendance actuelle en Allemagne ressemble aux tendances dans d’autres pays européens – l’extrême-droite a le vent en poupe et les partis traditionnels perdent leurs électeurs et électrices.

D’ici 2017, nous assisteront encore à pas mal de changements, aussi bien en France qu’en Allemagne et ces changements ne seront pas favorables aux partis traditionnels qui, in fine, se partagent la responsabilité pour les évolutions qui provoquent le mécontentement des électeurs et électrices. Malheureusement, ces changements politiques profitent avant tout aux néo-nationalistes, euro-hostiles et xénophobes, comme un peu partout en Europe. L’impact de la question des réfugiés, d’un éventuel «Brexit», de la crise grecque, de la sécurité et d’autres sur le comportement électoral est difficile à prévoir, mais aucun de ces dossiers n’est de nature à favoriser les partis au pouvoir dont l’incapacité de gérer ces crises est évidente.

En ce qui concerne le SPD, on se pose des questions quant à son président Sigmar Gabriel qui semble hésiter s’il devait se lancer dans une nouvelle candidature contre une Angela Merkel qui, malgré une nette perte de popularité en Allemagne, survole toujours les débats politiques. Toujours selon les sondages, même une majorité des électeurs du SPD préfèrent une chancelière Angela Merkel à Sigmar Gabriel. L’attitude peu claire de Gabriel qui flirte publiquement avec une démission, ne contribue en rien à rassurer les électeurs et électrices du SPD. Au contraire. A ce rythme-là, le SPD doit lutter pour sa survie politique. Tout comme le PS en France.

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