La girouette

Martin Schulz (SPD) espère obtenir le soutien de son parti pour la nouvelle Grande Coalition avec la CDU/CSU. Mais le SPD ne l’aime plus. Suspense.

Malgré cette affiche, la carrière politique de Martin Schulz pourrait se terminer brusquement. Foto: Ziko van Dijk / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Martin Schulz devient de plus en plus le champion. Le champion de la promesse non tenue. Après avoir refusé le soir des élections législatives le 24 septembre dernier toute nouvelle coalition avec la CDU/CSU, le voilà en train de promouvoir le nouveau projet de coalition avec la CDU/CSU. Après avoir aussi catégoriquement refusé la possibilité de devenir ministre dans un nouveau gouvernement Angela Merkel, le voilà pressenti comme nouveau ministre des affaires étrangères. Et après, on s’étonne que les gens n’aient plus aucune confiance en la parole politique ?

Après la débâcle électorale du 24 septembre, le SPD de Martin Schulz avait analysé la situation, pour arriver à un constat tout à fait justifié – les partenaires de coalition d’Angela Merkel se font dévorer par la chancelière. 4 ans de coalition avaient, par exemple, suffit pour que le FDP se fasse carrément éjecter du parlement allemand et la dégringolade du SPD en est un autre exemple. L’annonce de Schulz que le SPD allait « se refaire une santé » pendant 4 ans d’opposition, semblait censée.

5 mois plus tard, la parole d’hier n’intéresse plus personne. Martin Schulz était celui qui avait poussé son parti vers de nouvelles négociations avec la CDU/CSU et son parti se posait la question pourquoi le SPD n’allait pas plutôt se diriger vers un gouvernement minoritaire, une configuration qui aurait permis de travailler ensemble, tout en gardant chacun son identité propre. Mais cela aurait impliqué que le SPD n’obtienne pas de portefeuilles de ministres. Et Martin Schulz veut être ministre.

Martin Schulz veut être ministre ? N’avait-il pas déclaré en début des pré-négociations qu’il n’allait « en aucun cas » accepter un poste de ministre dans un gouvernement Merkel ? Si, mais comme on le sait « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »…

Avec son comportement à rebondissements multiples, le SPD de Martin Schulz aura dégoûté de nombreux électeurs de la politique. La soif de postes et de pouvoir fait que les partis traditionnels bradent leurs « valeurs » à la vitesse de la lumière et les électeurs et électrices s’en rendent compte.

Pour la nième fois ces dernières années, un vote pour le SPD se transformait à la sortie en un vote pour la CDU et Angela Merkel. Les adhérents du SPD, eux, risquent de ne plus suivre Martin Schulz. Plusieurs sondages indiquent que le référendum sur le projet du contrat de coalition puisse effectivement être rejeté par les adhérents. Le fait que Schulz avait en plus indiqué qu’il allait passer la direction du parti à Andrea Nahles dès qu’il prendra son poste de ministre, n’a pas non plus été au goût des adhérents du SPD.

« Martin Schulz n’est pas le Roi Soleil », a commenté un adhérent du SPD, « ce n’est pas à lui de désigner la future présidente du SPD, mais aux délégués qui ont été démocratiquement élus ! ».

Les adhérents ont tout le mois de février pour voter sur le projet de contrat de coalition et on s’attend au résultat le 4 mars. Si jamais les adhérents du SPD devraient rejeter ce contrat, la carrière politique de Martin Schulz se terminera à ce moment-là. Et l’Allemagne se dirigerait vers des élections anticipées…

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