La Grande Bretagne s’éloigne de l’Europe

David Cameron s’isole de plus en plus – comme si la Grande Bretagne avait des chances de survie économique seule dans un monde globalisé.

Cette belle île dans la Mer du Nord, fait-t-elle encore partie de l'Europe ? Foto: Perrak / Wikimedia Commons / PD

(KL) – David Cameron, le premier ministre britannique, en a marre de l’Europe. Après la lettre de Bruxelles lui annonçant que la Grande Bretagne devait payer un supplément de 2,1 milliards d’euros, Cameron a pété un plomb. «Nous n’allons pas sortir notre chèquier et établir un chèque de 2 milliards d’euros – cela ne va pas se passer ainsi !», a-t-il vociféré – mais cela n’impressionne plus personne à Bruxelles. «Les règles sont les règles», dit-on à Bruxelles et si cette somme est due par Londres, Bruxelles insistera pour la percevoir. Normal. Mais avant que ce dossier puisse être réglé, Cameron surprend l’Europe avec une autres proposition, encore plus anti-européenne. Dans les autres capitales européennes, on n’est pas amused.

Sa toute nouvelle idée consiste à vouloir limiter l’immigration européenne – pour que moins de citoyens européens venant de pays «pauvres», ne viennent plus frapper à la maison. Heureusement, Cameron est seul avec ce projet. En effet, l’objectif des l’Union Européenne étant de permettre à l’ensemble des 500 millions d’européens de mener une vie digne, en sécurité et sur un niveau social acceptable. La distinction faite par Cameron qui départage les Européens en riches (= les bons) et pauvres (= les méchants à qui il convient de fermer la porte) est anti-európéenne au possible. Une attitude qui traduit une certaine arrogance, un certain cynsime et un manque de solidarité européenne flagrant.

Peut être c’est le moment pour Cameron d’organiser son référendum sur la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne dont il menace l’Europe depuis des années. Si la majorité de sa population estime que l’avenir de la Grande Bretagne soit plus brillant en faisant cavalier seul – bon vent ! Si, par contre, les Britanniques pensent que l’avenir de l’île soit européen, alors, la carrière politique de David Cameron s’arrêtera là et tout le monde sera fixé.

Si on peut comprendre qu’aucun pays n’est content de devoir débourser des sommes pareilles, il convient aussi de poser la question si la Grande Bretagne avait bu le jour de la signature des traités correspondants. Connaissant les règles, il est étonnant que la Grande Bretagne n’est pas contrôlé ses propres chiffres, sachant que leur côtisation européenne allait se baser sur ces chiffres. Le fait que le pays soit maintenant surpris par cette ardoise prouve qu’on ne prend pas vraiment les règles européenne au sérieux à Londres.

L’Europe a grandement besoin d’une réforme de ses institutions, de leurs compétences, des processus de travail. Dans le cadre d’une telle réforme, nécessaire avant que les Européens ne se détournent définitivement de l’Europe, la question britannique doit être résolue pour de bon. Pour que l’Europe puisse continuer. Avec ou sans la Grande Bretagne.

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