La Grande Coalition se fiche de l’Union Européenne

Malgré les protestations de Bruxelles, le gouvernement allemand a décidé de mettre en place son droit de péage. Qui ne concernera que les étrangers.

Le gouvernement allemand veut faire payer que les automobilistes étrangers sur ses routes. Foto: Dirk Vonderstraße / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Il ne faut pas s’étonner des nouveaux mouvements xénophobe en Allemagne. Le gouvernement vient de décider l’introduction du droit de péage sur les routes allemandes, mesure qui ne concernera que les automobilistes étrangers, car le coût de la vignette pour les automobilistes allemands, sera déduit des taxes que les Allemands paient pour leurs véhicules.

Pour le vice-président du Parlement Européen, Alexander Graf Lambsdorff, il s’agit d’une mesure qui ne poursuit qu’un seul but – éviter que le partenaire junior dans la «GroKo» à Berlin, la CSU, ne perde la face. «Pour cela», souligne Lambsdorff, «la Grande Coalition est prête à discriminer les étrangers et de faire fi de la législation européenne».

Les Allemands, eux, savent très bien ce qui les attend. Si, dans un premier temps, ils seraient exempts de ce droit de péage (si jamais ce projet ne sera pas invalidé par les instances européennes), dans un deuxième temps, ils paieront aussi. Dès que l’état aura besoin d’argent, ce qui est quasiment toujours le cas.

La discrimination des automobilistes étrangers est particulièrement mal vécue par ceux qui critiquent cette mesure. Car elle traduit un état d’esprit qui a tout pour déplaire. Au lieu de se concerter avec les partenaires européens, au lieu d’introduire un système semblable à ceux en place dans les autres, l’Allemagne, sur initative de la CSU, insiste sur un système qui fait payer uniquement les automobilistes étrangers.

La Grande Coalition berlinoise ne fait ni du bien à l’Allemagne, ni à l’Europe. On a l’impression que chaque partenaire de cette coalition peut imposer ce qu’il veut – comme la ministre du travail Andrea Nahles (SPD) son coup de poignard dans le dos des petits syndicats, comme le ministre des transports Alexander Dobrindt (CSU) avec son droit de péage. Au dessus tout, la chancelière Angela Merkel, qui n’intervient pas, qui laisse se passer les choses et après, on s’étonne que des extrémistes trouvent de plus en plus de répondant dans la population. Pauvre Allemagne.

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