La grande Europe et la petite Europe…
Lors du week-end européen à Strasbourg, on pouvait rencontrer la « grande » et la « petite » Europe. Un sacré contraste...

(KL) – L’Europe était partout à Strasbourg ce week-end. Les deux grandes institutions, le Parlament Européen et le Conseil de l’Europe, fêtaient leur « Journée Portes Ouvertes » pour la première fois ensemble, et au Lieu d’Europe, les associations célébraient la « Fêtes des Européens ». D’une part l’Europe institutionnelle qui s’auto-célébrait, d’autre part, les Européens qui eux, célébraient l’idée d’une Europe solidaire et humaniste et qui contribuent à cette vision, par des projets sympathiques, engagés et utiles.
Aux abords du Parlement Européen, on voyait que le monde a encore une fois changé en une année, depuis les attentats de l’année dernière. Devant l’entrée, un camion de la voirie bloquait l’entrée pour empêcher des voitures folles d’accéder au site, des contrôles d’entrée font également partie de toute manifestation. Et on constate que mêmes les fêtes doivent aujourd’hui être sécurisées.
Les « deux Europes » se trouvaient à 500 mètres l’une de l’autre. Au Parlement Européen et au Conseil de l’Europe, les stands habituels des groupes parlementaires, des institutions, de quelques associations proches des intitutions – et de milliers de visiteurs qui, comme chaque année, remplissaient des sacs en tissu ou en plastique des gadgets offerts sur les stands. Des infos à la pelle, des groupes politiques qui avaient à coeur de présenter leur travail au public, des visites en format « excursion en famille », mais peu d’éléments qui indiqueraient que les institutions puissent proposer des réponses européennes aux questions brûlantes de notre époque.
Mais à quoi bon alors organiser une « Journée Portes Ouvertes », au quasiment même format que tous les ans ? Pour faire de la « comm » ? Pour associer les citoyens et citoyennes à une transparence élus-citoyens ? Si de nombreux visiteurs sortaient avec un grand sourire, les sacs remplis, la « varie Europe », se trouvait à 500 mètres. Au Lieu d’Europe.
Expos, concerts, stands d’associations qui, de manière bénévole, oeuvrent toute l’année pour promouvoir une Europe humaniste, cette « Europe des Citoyens » dont parlent volontiers les responsables politiques, tout en évitant le plus possible le contact avec ces citoyens.
Ateliers ludique, musique, stands de discussions, lâcher de pigeons, présentation d’applis, d’idées, de volontés – des Européens de tout âge engagés, des gens qui croient en cette idée européenne, à l’esprit des « pères fondateurs », des personnes qui investissent de leur temps et de leur argent pour réaliser des projets européens qui, même à un modeste niveau, représentent ce que cette Europe a de plus noble – des hommes et des femmes qui, sans en tirer le moindre profit personnel, s’engagent pour l’Europe.
Strasbourg, l’Européenne, l’Europtimiste, la capitale européenne, berceau de l’humanisme rhénan – si ces fêtes européennes sont bien, il faudra quand même faire plus. Mobiliser davantage d’eurodéputés pour cette journée. Organiser des choses plus concrètes – par exemple en élaborant ce fameux « nouveau projet européen » dont tout le monde parle depuis le référendum sur le « Brexit ». Chercher à établir un vrai dialogue avec les citoyens et citoyennes. Les écouter. Les comprendre. Mais pour cela, il fallait couvrir les 500 mètres qui séparent le Parlement Européen du Lieu d’Europe. La « vrai Europe » se trouvait là.
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