La Hongrie vs. l’Europe – à quand le «Honxit» ?

Le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban veut laisser les hongrois décider de l'accueil de réfugiés et ce, dans une ambiance empoisonnée.

Est-ce que la belle ville de Budapest fait encore partie des capitales européennes ? Foto: Andrés Nieto Porras, Palma de Mallorca, Espagne / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – La Hongrie n’a visiblement plus envie de faire partie de l’Union Européenne. La décision du mois de septembre dernier concernant la distribution de 160.000 réfugiés sur les pays européens, ne passe pas du côté de Budapest. Maintenant, le Viktor Orban qui s’autoqualifie «d’antidémocrate» veut laisser le peuple hongrois voter si oui ou non, la Hongrie devrait accueillir des réfugiés. Après avoir fait comprendre à son peuple que les réfugiés seraient en train d’organiser une «invasion» de l’occident (la Hongrie, fait-elle réellement partie de l’occident ?), le résultat sera assez clair. Mais pourquoi est-ce qu’on n’organise pas le même jour, un référendum dans les autres pays européens concernant l’exclusion de la Hongrie de l’UE ?

Les «quotas» de distribution des réfugiés sur les pays européens, constitue aux yeux de Viktor Orban un «abus de pouvoir» de la part des institutions européennes. Les applaudissements de Prague, Bratislava, Varsovie et d’autres capitales lui sont acquis, mais si désormais, tout le monde suit l’exemple britannique, l’UE serait réellement arrivée au bout de son chemin.

Une étude récente a démontré que deux européens sur trois seraient favorables à ce que l’on coupe les subventions européennes aux pays qui refusent de se montrer solidaire dans cette situation que l’ensemble des responsables politiques européens qualifient de «plus grand défi depuis la IIe Guerre Mondiale». Couper des subventions aux pays qui ne respectent pas les valeurs communes de l’Europe, cela pourrait également faire l’objet d’un référendum dans les autres pays européens, de préférence le jour où le référendum hongrois aura lieu.

L’Europe se trouve désormais en situation de légitime défense. La Grande Bretagne, les «pays de Visegrad», l’Autriche et d’autres sont en train d’invalider les acquis européens des dernières décennies pour des raisons nationalistes et égoïstes et si les institutions européennes veulent survivre cette phase turbulente, il faut qu’elle réagisse dès maintenant aux multiples attaques dont elle fait partie.

Lancer des procédures comme la «vérification si les paramètres de l’état de droit soient respectés», comme l’UE l’avait fait après les attaques du nouveau gouvernement polonais sur la liberté de la presse, ne suffit pas, surtout dans la mesure où pour ce genre de procédure, la règle de l’unanimité prévaut également. Ce qui veut dire dans la pratique qu’aucune de ces procédures n’a de chances réalistes d’aboutir.

Il faut que l’UE se donne immédiatement d’autres règles. Il faut qu’elle soit en mesure, comme n’importe quelle association, d’exclure des membres qui ne respectent pas les objectifs du «club», il faut qu’elle soit en mesure de décider de sanctions qui fassent vraiment mal (comme la suspension de subventions) et il faut que les institutions européennes retrouvent, le plus vite possible, un mode d’action à la majorité qualifiée. Il est inconcevable que des états qui ne représentent qu’une petite fraction de la population européenne, puissent dicter leur politique et leur nationalisme à l’ensemble des autres pays européens.

Maintenir le statut quo, à savoir une paralysie la plus complète permettant à des pays comme la Grande Bretagne ou la Hongrie d’imposer leur loi partout en Europe, cela n’est plus possible. Il ne s’agit nullement d’imposer à la Grande Bretagne ou la Hongrie, une politique dont ces pays ne veulent pas. Il s’agit uniquement de créer une situation qui permette d’exclure ceux qui mettent en péril tout ce continent qui est en train de glisser de plus en plus vers ce nouveau nationalisme qui par le passé, a déjà causé de millions de morts en Europe. Ils ne veulent pas être européens et pas non plus partager des valeurs comme la solidarité et l’humanisme ? Soit, mais à ce moment-là, qu’ils prennent leur responsabilité et quittent l’Union Européenne. Et s’ils ne veulent pas partir, qu’on ait enfin la possibilité de les exclure. Ni plus, ni moins.

3 Kommentare zu La Hongrie vs. l’Europe – à quand le «Honxit» ?

  1. Bonjour Kai
    Très bon article qui marque l’”indulgence” coupable des libéraux européens face à la Hongrie ou la Pologne qui tournent le dos à la démocratie et à la paix européenne que Kant et les fondateurs de l’Europe politique voulaient…
    On en est très loin
    Ravi de savoir que tu vas bien…
    A bientôt.

    • Cher Pascal, j’espère aussi te retrouver rapidement sur notre édition sur Médiapart, il y a quelques détails à régler avec eux. Merci pour ton commentaire et j’espère que tu ailles bien aussi, malgré ces “catastrophes européennes”. C’est quand même incroyable que l’Europe institutionnelle regarde sa propre implosion les bras croisés… Excellent week-end à toi, Pascal ! Amitiés Kai

  2. Vous avez raison laissez nous partir de cette UE laissez la France partir de cette UE qui n est pas démocratique contrairement à ce que vous écrivez puisque les représentants ayant le pouvoir ne sont même pas élus.
    Ensuite vous qualifiez les pays n etant pas d accord avec la politique de l UE d égoïste et de nationaliste. Très bien mais l objectif principal d un pays n est il pas de proteger ses ressortissants comme le font les USA par exemple. Par nature un pays se veut défenseur de ses droits et de son histoire. On ne peut aller contre cela et toute tentative sera soumise à l échec puisque non naturelle sauf à contraindre les peuples.
    Donc l indépendance des peuples est plutôt une bonne chose car emprunte de liberté contrairement à une volonté d uniformisation qui contrairement à ce que vous sous entendez est elle beaucoup plus proche des heures sombres que vous évoquiez.
    Enfin de manière réaliste et pragmatique nul pays n a besoin de cette UE pour réaliser des projets communautaires qui fonctionnent parfaitement (ex: airbus) car c est dans la liberté que l on se realise pleinement et à contrario cette UE est incapable de défendre les intérêts économiques de ses membres, le seul beneficiaire de tout cela restant l Allemagne et croyez moi elle n est pas prête à partager.

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