La Journée internationale des Migrants

Aujourd'hui, on fête la Journée Internationale des Migrants qui existe depuis 1990. Quand on regarde comment sont traités les migrants de nos jours, on peut se poser des questions.

Il n'y a pas si longtemps que ça, les migrants étaient les Européens. Mais ça, on l'a oublié... Foto: Unknown author / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Cette journée censée rappeler les droits des migrants, est d’une part importante et d’autre part, hypocrite. Mais d’abord, il convient de souligner la différence entre les migrants et les réfugiés – la Journée internationale des Réfugiés, encore plus hypocrite que la Journée des Migrants, est célébrée le 5 Juin. Alors, il s’agit de quoi aujourd’hui?

Le 18 décembre 1990, l’Assemblée Générale des Nations Unis a adopté une convention censée protéger les droits des travailleurs migrants et de leurs familles. Les droits définis dans cette convention devraient constituer le cadre que les états-membre de l’ONU devraient respecter en la matière. Mais malheureusement, cette convention n’est respectée que par ceux qui veulent bien la respecter. On se souvient de la Coupe du Monde au Qatar où des dizaines de travailleurs migrants venant de plusieurs pays asiatiques ont trouvé la mort dans des conditions atroces parce que justement, le richissime Qatar n’avait pas envie de respecter les droits de ces travailleurs.

Et puisque nous parlons « hypocrisie », l’Occident applique un « deux poids – deux mesures » en matière des travailleurs migrants. Pour ceux qui disposent de qualifications dont nous avons besoin, nous créons des programmes spéciaux pour les attirer, les autres sont refoulés à leur arrivée. Après, il y a des pays qui ferment les yeux devant des dizaines, des centaines de milliers de travailleurs migrants illégaux qui travaillent dans des usines de fortune, sans aucune protection sociale, livrés au bon vouloir de leurs employeurs.

Aujourd’hui, les migrants ont mauvaise presse. Subir la misère et l’insécurité dans son pays d’origine, n’est plus considéré comme une raison valable pour essayer de survivre ailleurs. On connaît la phrase qui veut que « nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde » – sauf quand on a besoin de main d’œuvre pour des boulots que personne ne veut faire ici.

Nous avons besoin de règles claires en matière de migration et ce, non seulement au niveau national, mais au niveau européen, prévoyant le même niveau des droits et les mêmes sanctions pour les employeurs qui contournent les lois sociales en ce qui concerne ces travailleurs migrants.

Aujourd’hui n’est pas une journée pour célébrer quoi que ce soit, mais une journée plutôt triste. Car les premiers intéressés souffrent de l’absence d’un statut clair et subissent toute sorte d’abus. Il est temps que le monde s’organise de manière plus juste et plus humaine, mais cela relève du vœux pieu.

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