La Korona-Kakophonie

Ce n'est plus l'Europe, c'est le chaos. Tous les pays européens continuent à penser que l'on puisse combattre une pandémie au niveau national. Mais c'est faux. Et la Covid-19 restera avec nous pendant longtemps.

Incohérences - pendant que la vente de vin chaud est (visiblement) autorisé à Strasbourg, elle est interdite 6 km plus loin à Kehl. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Tout le monde comprend que le monde politique est complètement débordé par la pandémie de la Covid-19. Qui voudrait reprocher à un gouvernement de ne pas avoir été préparé à un événement inédit dans l’histoire de l’humanité ? Mais si on peut facilement comprendre que les gouvernements commettent des erreurs et adoptent des stratégies erronées, il est totalement incompréhensible que l’Union Européenne n’arrive pas à développer une stratégie continentale. Et à force de ne plus savoir quoi faire, les gouvernements se limitent à engraisser les laboratoires qui travaillent sur un vaccin dont les effets secondaires, l’efficacité et le sens même sont plus que douteux. Les seuls qui tirent leur épingle du jeu, sont, comme d’habitude, les « marchés financiers ».

Déjà la comparaison entre la France et l’Allemagne laisse songeur. Ceux qui ont fait une balade au centre-ville de Strasbourg dimanche, pouvaient se délecter du vin chaud proposé un peu partout et la ville était noire de monde. Quel plaisir que de se retrouver avec les potes, à boire du vin chaud (sans masque, bien sûr) et de profiter de ce formidable sentiment que le pire soit derrière nous ! 6 kilomètres plus loin, en Allemagne, on serre la vis – dès mercredi, les magasins, les écoles et les jardins d’enfants fermeront jusqu’au 10 janvier 2021 et le gouvernement allemand a concédé « nous avons perdu le contrôle sur la pandémie ». Le bon sens veut qu’il n’est pas possible qu’à 6 km de distance, on maîtrise cette pandémie ou non. Et ça, c’est seulement la différence entre la France et l’Allemagne.

Dans les autres pays, la situation n’est guère mieux. La Covid-19 est là, continue à se propager et ce virus se fiche pas mal de la question si nous autre humains, avons envie de fêter Noël comme si rien n’était. Mais chaque pays poursuit sa propre stratégie, oscillant entre une permissivité totale en espérant d’obtenir ainsi « l’immunité collective » (des pays comme la Suède ou la Grande Bretagne paient actuellement le prix fort pour cette approche), et des mesures strictes (comme le premier confinement en France). Aucune de ces stratégies non concertées, n’a donné un résultat jusqu’ici. Mais malgré cette absence de résultats, les leaders européens semblent ne pas comprendre qu’une pandémie, par définition, ne peut pas être combattue au niveau national.

Le problème principal, c’est le monde politique. En bon amateur et en tenant surtout compte des intérêts économiques des « marchés financiers » et des grands laboratoires, les gouvernements naviguent à vue et se soucient plus des prochaines élections que de la santé publique.

27 états-membres de l’Union Européenne pour autant d’approches de la gestion de la corona-crise. Face à ce manque de coopération européenne, il y aura un seul gagnant – le virus SARS-CoV-2 qui pourra continuer à circuler entre les pays et régions, qui ira là où on le combat le moins, pour revenir ensuite là où on pense l’avoir combattu.

Est-ce vraiment si difficile de chercher une « voie européenne » pour combattre cette maladie ? Comment défendre cette Europe qui se soucie davantage de la grande spéculation boursière que de notre santé ? Qui a besoin d’une Union Européenne qui est défaillante dans tous les dossiers humanistes (réfugiés, Droits de l’Homme, Julian Assange, respect de la démocratie etc.), mais qui ne sert visiblement qu’à assurer la bonne marche des affaires des banques et des spéculateurs ?

Une nouvelle fois, l’Europe institutionnelle pourrait briller en œuvrant dans l’intérêt des 500 millions Européens et Européennes. Mais elle ne le fait pas. Plus tôt ou plus tard, cette Union Européenne devra nous donner de bonnes raisons pour continuer à la défendre. Actuellement, elle fournit plutôt des arguments à ceux qui prônent une attitude anti-européenne. Dommage qu’on ne se rend compte de rien dans les tours d’ivoire bruxelloises…

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