La mobilisation contre Fessenheim continue

Ce week-end, toute la région se mobilise à nouveau pour la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Foto: Sortir du Nucléaire

(KL) – Quel magnifique discours ! C’était un jour d’automne ensoleillé en 2012 à Ludwigsburg en Allemagne, et François Hollande qui venait d’être élu Président de la République, parlait à l’occasion du célèbre discours du Général de Gaulle qui, 50 ans plus tôt, s’était adressé ici même à la jeunesse allemande. Et François Hollande avait aussi envie de dire quelque chose d’historique. Donc, il annonçait le début de la transition énergétique en France, la sortie du nucléaire et ce, « en étroite coopération avec nos amis allemands ». C’était en 2012. Depuis, aucune centrale nucléaire n’a été arrêtée (hormis les nombreuses mises à l’arrêt dues aux incidents techniques dans les centrales françaises qui sont, presque, sûres…) – et donc, la lutte contre Fessenheim continue. Samedi et dimanche, ce sera un week-end d’action à Strasbourg et à Fessenheim.

Après des décennies de lutte anti-nucléaire, Jean-Marie Brom du « Réseau Sortir du Nucléaire » n’entend pas baisser les bras. « Il s’agit d’un problème de société, depuis de Gaulle, on nous a appris en France que le nucléaire est quelque chose de positif, synonyme de modernité, industrialisation et progrès – en Allemagne, vous attachez d’autres connotations au terme ‘nucléaire’ qui, outre-Rhin, fait peur… ». Et puisque la politique n’a pas bougé pendant le quinquennat de François Hollande, les actions et manifestations continuent. « Ce n’est pas maintenant qu’on arrêtera », dit Jean-Marie Bron, « au contraire. La lutte sera terminée lorsque le parc nucléaire français sera enfin remplacé par des énergies renouvelables. »

Samedi, une manifestation partira à 14 heures depuis la Maison de la Région pour rallier la Place Kléber – une balade en famille pour dire haut et fort que cette centrale de Fessenheim, on n’en veut plus. Le samedi soir, à 20 heures au cinéma Star St. Exupéry, deux films seront montrés, dont « 100.000 ans sous nos pieds » – et dimanche, les anti-nucléaires des trois pays concernés par Fessenheim se retrouveront de 10h30 à 17h devant la centrale à Fessenheim pour une journée pour une journée d’action, de musique, de débats – car ce n’est pas le moment de s’avouer vaincu par EdF et les lobbys nucléaires qui dictent leur politique au gouvernement français.

Il faut saluer le courage et la persévérance des militants anti-nucléaires dans le Pays des Trois Frontières qui s’opposent au danger que le nucléaire représente pour le Rhin Supérieur. Kaiseraugst et Wyhl ont été stoppés grâce à cette mobilisation citoyenne et la détermination de poursuivre cette lutte jusqu’à la fermeture de cette centrale, est grande. Parce que ce serait dommage si notre belle région se trouvait dévastée comme les régions de Tchernobyl ou Fukushima – sacrifiées sur l’autel des intérêts financiers de l’industrie nucléaire. Notre belle région vaut mieux que ça…

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