La NUPES a tenu 24 h, la France découvre une démocratie plus vivante ?

Jean-Luc Mélenchon n'aura pas réussi à maintenir la solidarité entre les partis ayant formé la NUPES. Foto: Cancilleria del Ecuador from Ecuador / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Elsa Woeffler) – L’union de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon a recueilli par les électeurs, 131 sièges de député au sein de l’Assemblée nationale. Un beau succès, qui n’en reste pas moins décevant pour le leader du groupe qui espérait contraindre le président Macron à une cohabitation avec la gauche. Cependant, la NUPES inflige une défaite certaine à Emmanuel Macron, en devenant donc, la première force d’opposition et en n’accordant pas le privilège de la majorité absolue au parti présidentiel. La NUPES, est le résultat de l’union de plusieurs partis politiques de la gauche. Dans le détail, La France insoumise (LFI) décroche 72 sièges, le Parti socialiste (PS) 26 sièges, le Parti communiste (PCF) obtient 12 sièges et enfin, Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) obtient, après avoir perdu le statut de groupe parlementaire cinq ans auparavant, 23 sièges.

La France connaîtra, peut-être, une démocratie plus vivante. En effet, devenant la première force d’opposition, avec ses 131 sièges contre 245 pour le parti de la présidence, la coalition de la gauche permettrait ainsi à l’Assemblée nationale, de constituer un contre-pouvoir. Cela va donc éviter que la majorité présidentielle ne dirige le pays seul. Au-delà de ça, une opposition politique au sein de l’Assemblée nationale permet un pluralisme politique non négligeable. Etonnamment, cela flaire une démocratie plus représentative de ses citoyens. En France, les partis de l’opposition ont plusieurs droits qui leur sont conférés, pour mener à bien leurs missions politiques : présidence de la commission des finances, poste de Premier vice-président de l’Assemblée nationale, etc.

Cependant, si à première vue, la nouvelle coalition de la gauche semble être le premier parti d’opposition, avec ses 131 sièges à l’Assemblée nationale, cela semblerait être compromis. En effet, si la gauche a fait bloc lors de la campagne pour les élections législatives 2022, chacun reprendra son groupe parlementaire, une fois à l’Assemblée nationale. En effet, la NUPES n’aura été qu’un accord électoral, destiné à durer certes, mais chaque formation politique aura son groupe, avait assuré le leader de la coalition, Jean-Luc Mélenchon. De ce fait, cette division en quatre groupes parlementaires distincts, pourrait leur faire prendre l’étiquette de premier groupe d’opposition. Ce statut reviendrait donc au Rassemblement National, avec 89 parlementaires.

La NUPES n’était donc pas une coalition de partis politiques, mais une union électorale, ce qui n’est pas la même chose. Désormais, chaque parti reprendra donc son groupe parlementaire au sein de l’Assemblée. Etrange, au moment où la gauche avait remonté dans l’estime des Français, elle se fractionne à nouveau. La première séance publique de l’Assemblée nationale se tiendra le 28 juin 2022. Et ça promet.