La paix s’éloigne de plus en plus

Les « trêves » des combats en Ukraine et à Gaza sont une illusion. L'une ne se réalisera pas et l'autre est déjà fini. La guerre l'emporte, malgré les belles paroles, sur la paix.

"La Guerre" vue par Henri Rousseau. Foto: Sailko / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – La politique internationale ressemblerait de plus à un feuilleton genre « Dallas », si les circonstances n’étaient pas aussi dramatiques. Les tergiversations des États-Unis, la froideur dans les échanges de Poutine, l’impuissance des Européens, la pression depuis plus de trois ans qui pèse sur la population ukrainienne – et la diplomatie n’avance pas. On constate l’impossibilité pour l’Ukraine de satisfaire les exigences cyniques russes, on constate que Trump veut tout régler avec des « deals » qui seraient favorables pour lui-même et aussi pour Vladimir Poutine, mais très défavorables pour l’Ukraine et aussi les anciens partenaires européens. Et pendant cette bataille de communication, la guerre a également repris à Gaza.

Ils parlent de « paix », tout en intensifiant les combats. Si un accord pour un cessez-le-feu exclusivement en ce qui concerne les attaques sur les centrales énergétiques russes et ukrainiennes semble être trouvé, ce « mini-cessez-le-feu » serait plutôt une protection d’un potentiel patrimoine, puisque Trump a suggéré que les USA reprennent toutes les centrales énergétiques en Ukraine et s’il parvient à atteindre cet objectif, mieux vaut reprendre des centrales intactes et en état de marche. De l’autre côté, Poutine n’est certainement pas contre l’idée de ne pas devoir se soucier de ses raffineries, entrepôts, pipelines etc. pendant 30 jours, car les attaques répétées sur ces infrastructures, ne sont pas du goût du Kremlin. Mais pendant ce temps, les attaques ne cessent pas sur d’autres cibles des deux côtés et les combats n’arrêtent donc pas.

Actuellement, les coups de fil et les réunions se multiplient, mais sans résultats concrets qui constitueraient un vrai progrès sur la voie de la paix. Plus personne ne comprend les comportements de Donald Trump qui annonce sans cesse que tout aille de mieux en mieux, mais sur le terrain, la guerre n’a pas cessé et la situation militaire devient de plus en plus compliquée pour l’Ukraine.

La Russie a formulé des exigences pour une fin de cette guerre qui sont inacceptables. Ces exigences, dont on ne connaît même pas encore tous les détails, démontrent effectivement et de manière peu surprenante, que Poutine ne veut pas arrêter cette guerre qu’il avait lui-même commencé. Trump et certains leaders européens ont tellement fait d’annonces musclées qu’il leur faut maintenant présenter rapidement des résultats. Mais un « vrai » cessez-le-feu et la fin de cette terrible guerre, s’éloignent au lieu de se rapprocher.

Et que dire de Gaza ? Le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël est rompu, le Hamas ne libère plus les otages et Israël a repris les attaques sur Gaza, cette fois par le biais de bombardements et d’une opération terrestre visant à couper le nord de Gaza du sud. « Les négociations se feront désormais sous le feu », a déclaré Nethanjahu et les combats ont donc recommencé. Quid des otages qui se trouvent encore entre les mains des terroristes ? Quid des civils qui étaient juste revenus dans le nord de Gaza et qui s’y retrouvent à nouveau sous les bombes ?

Il n’y a plus aucun levier que l’on pourrait actionner pour au moins créer une situation permettant de négocier. Les traumatismes sont si profonds qu’un rapprochement, une réconciliation ne seront pas possibles pendant très longtemps. Aujourd’hui, les alertes aériennes retentissent à nouveau à Gaza et aussi dans le sud d’Israël – la guerre est de retour.

La seule chose qui fonctionne encore, est l’industrie d’armement et les marchés financiers qui l’accompagnent. Les actions de ces entreprises ne cessent de grimper, le flux des commandes n’arrête pas et on y gagne beaucoup d’argent.

Il ne faut pas se laisser leurrer lorsque les puissants du monde parlent de « paix ». Concrètement, ils créent le cadre qui permet aux combats de s’intensifier, et « plus de guerre pour plus de paix » est une stratégie qui ne pourra pas fonctionner. Le monde va mal, ces temps-ci.

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