La peur s’installe dans les écoles allemandes

Les incidents violents se multiplient dans les écoles allemandes. Et personne ne sait comment arrêter cette évolution.

Le Carolinum d'Anspach a subi une attaque meurtrière en 2006. Foto: User:Mattes / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Dans les écoles, aux Etats-Unis, on relève un incident armé toutes les 60 heures. Ces incidents ne sont pas toujours aussi graves que lors du carnage à Parkland en Floride ou à la Columbine Highschool, mais les chiffres sont inquiétants. Dans les écoles et universités américaines, on a relevé depuis quatre ans, pas moins de 273 fusillades au cours desquelles 439 personnes ont été atteintes d’une balle. Maintenant, cette évolution a commencé  aussi en Europe.

Cette semaine, deux nouveaux incidents ont choqué l’Allemagne : un attentat au couteau dans une école à Goslar et une attaque dans un autre établissement à Hameln, où l’agresseur a blessé la secrétaire de l’école avant de prendre la fuite. Et ces incidents ne sont pas isolés . Ces dernières années, de nombreuses attaques commises par des forcenés ont été enregistrées dans les écoles allemandes (Eching 2002, Erfurt 2002, Coburg 2003, Emsdetten 2006, Winnenden 2009, Ansbach 2009 – et il ne s’agit là que des cas les plus graves).

Avec les informations qui arrivent principalement d’outre-Atlantique, cette situation requiert des responsables des établissements scolaires de se pencher encore plus sur la prévention de ce genre d’acte. Les psychologues ont pu établir toute une liste d’indicateurs qui pourraient aider à identifier des jeunes prêts à passer à l’acte – et le personnel des établissements de l’enseignement doit être formé à cette forme de prévention.

Depuis l’attaque de Winnenden qui avait fait 8 morts et 9 blessés, les établissements de l’enseignement ont mis en œuvre des dispositifs permettant de réagir rapidement à ce type de situation, comme des portes qui ne peuvent être ouvertes que depuis l’intérieur d’une salle de classe, des systèmes d’alarme permettant d’alerter les enseignants et élèves d’une école en cas d’incident et reliés à la police, mais ces mesures ne peuvent malheureusement pas empêcher des actes commis par des gens présentant des troubles psychiques.

Mais, tout comme aux Etats-Unis, un problème majeur a pu être identifié – l’accès aux armes est toujours trop facile, même si en Europe, la situation n’est pas la même qu’aux Etats-Unis. Et à un moment donné, il conviendra aussi de se poser la question : comment la violence inhérente à la société a-t-elle pu se frayer un chemin dans un endroit qui théoriquement, devrait protéger les jeunes, à savoir l’école ?

De toute manière, une chose est claire – face à des incidents horribles comme ceux de cette semaine, seul un effort de l’ensemble des acteurs de l’éducation peut apporter des solutions. En première ligne, les parents qui eux, souvent, transfèrent complètement la responsabilité de l’éducation de leurs enfants à l’école. Et, qu’on le veuille ou non, il faudra investir dans des systèmes d’accès, comme aux Etats-Unis, qui empêchent au moins que les enfants se promènent à l’école avec des armes mortelles. Quelle époque…

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