La politique allemande en grève
Normalement, les députés allemands auraient du discuter du 25 au 29 novembre du budget. Mais la semaine plénière a été tout simplement annulée pour cause de manque de majorité.

(KL) – La Constitution allemande, le Grundgesetz, ne connaît pas d’article comparable au 49.3 en France, et puisque le gouvernement allemand ne dispose plus d’une majorité au Bundestag, le parlement allemand, ce débat sur le budget prévu du 25 au 29 novembre, a été annulé. Grève dans la politique allemande. Le plus grand pays européen se trouve en état de paralysie politique.
Les réactions de l’opposition sont virulentes et il n’est pas faux que ce gouvernement sans pouvoir, opère à la limite de la légalité. Car l’annulation d’un débat pour cause de manque de majorité, n’est pas prévu. Comme l’ont indiqué plusieurs ténors de l’opposition, cela empêche l’opposition de déposer et de discuter des motions, ce qui est la mission de l’opposition au Bundestag. Procéder ainsi, est hautement anti-démocratique. Mais nous vivons une époque où la démocratie et violentée un peu partout et on commence à s’habituer à la situation où des gouvernements se fichent carrément des règles démocratiques.
Mais c’est quoi, un gouvernement qui refuse le débat démocratique au parlement ? Outre le fait que ce gouvernement ne peut plus gouverner, jeter l’éponge de cette façon, disqualifie les partis concernés, le SPD et les Verts, pour toute mission gouvernementale future. Olaf Scholz est en train de perdre ses derniers crédits et encore une fois, la défaillance des partis ne fait que renforcer les forces extrémistes.
Du coup, on se demande combien de temps cet état ingouvernable peut durer outre-Rhin. Car si la date de l’élection législative anticipée sera probablement le 23 février 2025 (date non encore confirmée, il faut d’abord qu’Olaf Scholz provoque un « vote de confiance » au parlement le 16 décembre), cela ne veut pas dire que l’Allemagne aura un gouvernement immédiatement après. Dans les trois Länder allemands qui avaient voté en septembre, la Saxe, la Thuringe et le Brandebourg, aucun accord de coalition n’a pu être trouvé jusqu’à maintenant et la même chose pourrait aussi se produire au niveau national.
Certes, il s’agit d’une situation très compliquée et inconnue pour les partis allemands, mais de là se mettre en grève, ne peut pas constituer une solution. Il est affligeant de voir, dans une situation de crises mondiales généralisées, que nos pays aient de telles personnes à la tête – qui ne sont en rien à la hauteur des enjeux actuels et futurs.
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