La présidence hongroise du Conseil européen tourne au vinaigre

La Hongrie facilite l'entrée de ressortissants russes et biélorusses sur le territoire de l'Union européenne. A quoi ça sert alors de protéger les frontières extérieures ?

Viktor Orban et Vladmir Poutine - deux qui s'entendent un peu trop bien. Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY 4.0int

(KL) – Viktor Orban profite comme il peut de la présidence hongroise du Conseil européen. Après s’être lamenté auprès de la Commission européenne que l’Ukraine refuse désormais de laisser transiter des énergies fossiles russes sur son territoire pour être livré à la Hongrie et la Slovaquie, Viktor Orban facilite maintenant l’entrée dans l’Union européenne aux ressortissants russes et biélorusses. A Bruxelles, les responsables sont choqués.

Les ressortissants russes et biélorusses peuvent à nouveau demander dans une procédure accélérée, une carte de séjour et un permis de travail en Hongrie, la « carte nationale », leur permettant d’entrer sans difficulté dans l’espace Schengen. La commissaire de l’intérieur, Ylva Johansson, estime qu’il s’agit d’une « potentielle menace pour la sécurité » pour l’Union, car « faciliter l’entrée dans l’Union à des potentiels espions et saboteurs russes, peut miner la sécurité de nous tous ». Evidemment, et Orban, le grand ami de Vladimir Poutine, cherche exactement ça – la déstabilisation de l’Union. Il s’avère de plus en plus que la Hongrie devient la « 5e colonne » de la Russie au sein de l’Union européenne et il convient de réagir.

Certes, le règlement de l’Union ne donne quasiment aucun moyen de mettre un état-membre « au placard ». Alors, il faut changer ce règlement qui lui, est largement contesté depuis de nombreuses années, mais la Commission européenne, sous les ordres d’Ursula von der Leyen, n’entend pas réformer les institutions qui se trouvent dans un triste état, mais encore récemment, elle a préféré verser 10 milliards d’euros à la Hongrie, estimant que le pays avait fait de « grand progrès » sur la voie vers l’état de droit. Elle était la seule à voir ces « progrès ».

La Hongrie n’a plus rien à faire dans l’Union européenne en pactisant ouvertement avec l’ennemi no. 1 de l’Occident, la Russie. Pendant que les autres états européens avaient frappé la Russie de sanctions (même si les pays occidentaux les contournent dès que ça les arrange…), Viktor Orban avait conclu de nouveaux contrats de livraisons d’énergies fossiles avec la Russie. Mais de là ouvrir la porte aux Russes et Biélorusses qui pourront ainsi se rendre sans trop de problèmes dans l’espace Schengen, c’est hallucinant. Il faut rapidement changer le fonctionnement interne de l’Union avant que la Hongrie et certains autres pays ne réussissent à totalement ridiculiser l’Europe qui déjà aujourd’hui, ne joue plus un rôle vraiment important sur l’échiquier mondial.

Avant qu’une telle réforme puisse être mise en œuvre, il convient de geler tous les versements d’argent à la Hongrie et pour cela, il faut que toute la Commission veille à ce que sa fantasque présidente ne sorte à nouveau le chéquier européen, comme elle le fait partout où elle passe. Les mesures à prendre contre la Hongrie doivent dépasser des « mesurettes » comme le désistement d’une réception de la Hongrie pour célébrer sa présidence du Conseil européen. Il faut désormais isoler la Hongrie et tous les autres états qui veulent suivre la « voie hongroise » – les pays qui préfèrent pactiser avec Moscou, n’ont plus leur place parmi les Européens. Et il faut agir vite, car on sait maintenant que les espions russes peuvent commettre les pires des crimes dans nos pays, sans avoir trop à craindre – au bout d’un court laps de temps, Poutine les échangera contre des prisonniers étrangers qu’il peut faire à volonté en Russie. La Hongrie a dépassé plusieurs lignes rouges et cela ne peut pas rester sans conséquences.

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