La presse allemande applaudit François Hollande. Et Angela Merkel ?

Tandis que le président français marque des points en Allemagne, la chancelière reste dans la critique. Pourtant, le message du «tandem franco-allemand» devant le Parlement Européen a été reçu 5 sur 5.

Devant les médias allemands, Hollande semble avoir marqué plus de points que la chancelière. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(KL) – «DER SPIEGEL» parle d’un «moment historique», la «Frankfurter Allgemeine» souligne la qualité des deux discours d’Angela Merkel et de François Hollande devant les eurodéputés, même la «TAZ» à Berlin n’a pas trouvé de points à critiquer dans les discours, au contraire : les médias allemands ont pris la mesure des deux discours au Parlement Européen de Strasbourg.

D’une part, les médias allemands relèvent la déclaration du président français qui avait opposé le nationalisme et le projet européen, indiquant que le souverainisme pouvait conduite l’Europe droit vers son passé, un passé qui était difficile à surmonter, mais qui a pu être surmonté grâce à l’émergence de l’Europe. D’autre part, les médias constatent la dimension de la conviction des positions de la chancelière qui elle, prend actuellement un risque considérable en Allemagne en maintenant sa position dans la question de l’accueil des réfugiés, position partagé, à moindre mesure, mais sur le principe, par le président français – le «tandem franco-allemand» souhaite clairement et contre l’opposition des états de l’est de l’Europe que l’UE reste une communauté bâtie autour de valeurs et non seulement un grand marché intérieur. Et, comme le constatent également plusieurs médias, la France et l’Allemagne comptent assumer leur rôle et leur leadership dans ces questions.

Ainsi, comme relève toujours la «TAZ», on pourra s’attendre à un changement de direction, ce que la chancelière a appelé «une modification de l’ordre du jour» – face à l’urgence, l’Union se doit d’intervenir de manière plus concentrée et efficace aux racines des crises actuelles, sachant que seul un effort commun pourra ouvrir les portes vers de vraies solutions.

La «Süddeutsche» cite le président Hollande qui avait dit «la question n’est plus tellement si on veut plus ou moins d’Europe – soit nous renforçons l’Europe, soit nous nous dirigeons vers la fin de l’Europe». Mais tandis que les médias ont visiblement apprécié le discours du président français, ils ont toujours la chancelière dans le collimateur. «La question des réfugiés décidera du destin d’Angela Merkel», titre la «Süddeutsche», faisant allusion au soutien décroissant pour la chancelière au sein même de la CDU et dans la population allemande, comme le prouvent les sondages qui voient, pour la première fois depuis longtemps, la CDU tomber en-dessous des 40% des intentions de vote. La côte de popularité de la chancelière a chuté de 7 points en deux semaines, du jamais vu en trois mandatures d’Angela Merkel.

Donc, pendant que le «franco-allemand» se porte bien, pendant que François Hollande marque des points en Allemagne, la situation devient tous les jours un peu plus difficile pour la chancelière – pourtant, pour une fois, elle a raison avec tout ce qu’elle dit et fait dans le dossier des réfugiés. Parfois, la politique peut être cruelle et cynique.

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