La prochaine claque pour Angela Merkel ?

Dimanche, les Berlinois sont appelés à voter pour leur nouveau sénat. Les sondages prévoient un nouveau désaveu pour les partis traditionnels et la montée de l’extrême-droite. Comme partout.

La belle ville de Berlin connaîtra également une forte poussée de l'extrême-droite dimanche. Foto: Marek Heise Fotografie, Berlin / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La politique à Berlin, ce n’est pas seulement la politique nationale, mais aussi la politique régionale. Et la politique régionale n’est pas brillante à Berlin. Comme pour l’aéroport de Berlin, une histoire sans fin ayant coûté des milliards sans que cet aéroport soit même proche d’être inauguré. Ajoutez à cela des scandales à la pelle, et la politique berlinoise se porte mal. Le Land de Berlin est endetté et jongle en permanence avec le dépôt du bilan, la ville, aussi belle qu’elle soit, connaît de graves problèmes sociaux et dans un contexte de mécontentement général, les électeurs y sont appelés aux urnes ce dimanche pour un scrutin régional qui fait déjà suer la chancelière.

Les sondages voient le SPD en tête avec seulement 24% des intentions de vote, les Verts et la CDU se partagent la deuxième place avec 17% chacun, Die Linke pointe à 15% et l’AfD se trouve déjà à 13%. Les libéraux du FDP sont actuellement donnés à 5% et devront donc trembler devant la barre de ces 5% qu’il faut franchir pour entrer dans le « Abgeordnetenhaus » à Berlin. Les « Pirates », encore représentés lors de la dernière mandature, n’ont aucune chance de renouveler avec leur succès, à 3% dans les sondages, ils n’entreront pas dans la nouvelle diète à Berlin.

La ville-état de Berlin s’approche maintenant d’une configuration qui fait penser à la République de Weimar. Dans un climat social tendu, avec des populistes qui ont le vent en poupe, les partis traditionnels s’écroulent et devront former une coalition « contre nature » pour que la ville ne tombe pas dans le chaos politique. En principe, seule une coalition SPD-Verts-Die Linke pourrait être formée, une constellation qu’aucun de ces partis n’apprécie vraiment. Même une « Grande Coalition » SPD-CDU est exclue, les deux « grands » partis ne totalisant pas assez de votes pour pouvoir former un gouvernement à deux.

Dimanche, tous les regards seront tournés vers les extrémistes de l’AfD – qui risque de dépasser encore les scores données dans les sondages et qui, même si aucun autre parti n’entend coopérer avec les extrémistes, empêchera toute autre coalition « classique ».

Dans les quartiers généraux des partis, tous les alarmes devraient sonner – la politique traditionnelle a perdu tout crédit dans la population qui elle, se tourne de plus en plus vers les extrêmes. Comme dans la République de Weimar. L’Allemagne se trouve sur une pente raide et tout semble indiquer que l’histoire puisse se répéter. Si les partis traditionnels ne changent pas rapidement d’orientation et de politique, les élections en 2017 risquent de nous réserver de très mauvaises surprises. A suivre dimanche.

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