La promesse de François Hollande

Devant l’Assemblée plénière du Conseil de l’Europe à Strasbourg, le Président de la République a parlé du terrorisme, de la Syrie, de l’Ukraine, de Poutine et – des réfugiés à Calais. En faisant une promesse.

François Hollande a promis "une solution pour chaque réfugié à calais en situation régulière". Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – On sait que le Président de la République est un bon orateur qui sait adapter son discours à la circonstance. Il en était de même, mardi au Conseil de l’Europe (CoE) à Strasbourg, où François Hollande a dessiné les grandes lignes de la politique des prochaines semaines. Le fait d’avoir évité la question de la visite annulée de Vladimir Poutine, en disait long. Mais là où François Hollande était le plus précis, c’était sur la question du démantèlement du camp de réfugiés à Calais.

A écouter le Président parler du terrorisme et des mesures à prendre, on pourrait presque penser qu’il n’a pas instauré l’état d’urgence en France. En trouvant la formule « le terrorisme met notre mode de vie à l’épreuve », il a souligné que la France avait pris et allait prendre les mesures nécessaires pour augmenter la sécurité sans pour autant sacrifier les acquis de l’état de droit qui est la France. Un message clair à tous les excités qui réclament la réinstallation de la peine de mort…

Concernant la Syrie, François Hollande a rappelé que ce sont les pays limitrophes de la Syrie, la Jordanie, le Liban et la Turquie qui assument l’accueil de la grande majorité des réfugiés syriens. Devant les élus du Conseil de l’Europe, le Président à confirmé que d’ici 2017, la France allait accueillir les 30 000 réfugiés arrivés en Grèce et en Italie, conformément aux décisions européennes du mois de septembre 2015. Une belle phrase, là aussi : « Les réfugiés ne viennent pas en Europe parce qu’ils ont choisi l’Europe, mais parce qu’ils ont du fuir leur pays et il n’y avait pas d’autre option que de venir en Europe ». A bon entendeur.

Et quid du camp de réfugiés à Calais dont on s’attend au démantèlement d’un jour à l’autre ? François Hollande a pris un engagement devant les élus des 47 états-membres du CoE. Expliquant que ce campement devrait être rasé à cause des conditions indignes qui y règnent, le Président a promis que chaque demandeur d’asile s’y trouvant, se verrait proposer un hébergement dans une autre structure (ceux qui s’y trouvent en situation irrégulière, seraient reconduits à la frontière) et ce, pour leur garantir un accueil correct. « On ne peut pas démanteler un tel campement sans proposer une solution à tout un chacun s’y trouvant », a souligné François Hollande. Les associations qui s’occupent de réfugiés veilleront sans doute si cette promesse sera tenue…

Autre volet du discours du Président de la République – Vladimir Poutine. Après l’annulation de la visite du tsar russe à Paris, initialement programmée le 19 octobre, François Hollande s’est dit prêt à rencontrer Poutine « si cela peut faire avancer le processus de paix en Syrie » – mais en regardant la situation à Alep qui « pèse sur la conscience mondiale », il n’y a que peu de chances à ce qu’une telle rencontre puisse se faire rapidement. Surtout dans la mesure où les intérêts de la Russie et du reste du monde en Syrie ne sont pas les mêmes.

François Hollande a également parlé de l’Ukraine, soulignant qu’il était prêt, avec la chancelière Angela Merkel, de reprendre les réunions du « format de Normandie » incluant l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France « pour faire respecter les accords de Minsk », accords dont on sait, comme l’a concédé le Président, « la mise en œuvre laisse à désirer »… Mais François Hollande a tenu à envoyer un signal fort à Vladimir Poutine – il est toujours prêt à le rencontrer et ne le ‘boude » pas à cause de l’annulation de la visite du président russe à Paris.

Si le discours de François Hollande était bien, on en retient surtout cette promesse faite aux réfugiés à Calais – et on suivra si effectivement, chaque réfugié se verra proposer une solution adaptée, un hébergement, un statut clair et une perspective. Car c’est ça que François Hollande a promis dans la capitale des Droits de l’Homme.

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