La protéine p53, un espoir pour les diabétiques

Une équipe de l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle a, en lien avec d'autres chercheurs dans le monde, mis en évidence le rôle d'une protéine dans la régulation de la glycémie.

Au CiMUS, les chercheurs n'hésitent pas à collaborer avec d'autres équipes équipes en Espagne et dans le Monde. Foto: Prhys / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Jean-Marc Claus) – La chercheuse María Jesús González Rellán de l’Université Saint-Jacques-de-Compostelle (USC), l’avait annoncé sur son compte « LinkedIn » au courant de la seconde quinzaine d’août, et il a fallu deux semaines pour que la presse spécialisée espagnole reprenne l’information : la protéine p53, dont on connaissait jusqu’ici le rôle protecteur contre le cancer, tient également un rôle dans la régulation de la glycémie.

Qui peut le plus peut le moins, serait-on alors tenté de dire malicieusement, à ceci près qu’une des complications du diabète les moins connues du grand public, est la survenue des cancers du pancréas, du foie, du côlon, des voies urinaires, du sein et de l’endomètre. Or, l’équipe du groupe Métabolisme Moléculaire du Centre de Recherche en Médecine Moléculaire et Maladies Chroniques (CiMUS), au sein de laquelle travaille María Jesús González Rellán, a étudié de manière approfondie le rôle de cette protéine dans la régulation de la glycémie.

La protéine p53, de par son lien avec l’enzyme PCK1, a un rôle-clef dans la production du glucose par le foie durant le jeûne. Mais l’augmentation excessive de la p53 modifiée, appelée O-GlcNAcylation favorisant la stabilisation de la glycémie et lui permettant l’expression de la PCK1, entraîne une résistance à l’insuline. Tout est donc question d’équilibre, comme toujours dans le monde du vivant. L’horizon des tests de contrôle glycémique, et des possibilités de traitements pour les patients atteints de diabète, s’élargit grâce à cette découverte.

Cette étude pour laquelle le CiMUS a collaboré avec d’autres groupes de recherche, notamment la Clinique Universitaire de Navarre, mais aussi des chercheurs allemands, suisses, norvégiens et sud-coréens, a démontré l’augmentation dans le foie des patients atteints de diabète de type 2, des enzymes impliquées dans la O-GlcNAcylation ainsi que des p53 et PCK.

C’est une avancée majeure dans l’étude du diabète, septième cause de décès dans le monde, touchant actuellement un adulte sur onze, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Or, la perception du diabète a favorablement évolué avec sa qualification. Des appellations insipide et gras, on est passé à insulino-dépendant (DID) et non insulino-dépendant (DNID), pour en arriver à type 1 et 2. Si mal nommer les choses en ajoute au malheur du monde, bien les nommer rend le monde meilleur, notamment pour les personnes atteintes de pathologies chroniques.

Qu’il soit de type 1 ou 2, l’insuline a une incidence sur le diabète, dans le premier cas de par son insuffisance (insulinopénie) ou absence de sécrétion par le pancréas, dans le second cas, de par son insuffisance ou par son action déficiente (insulinorésistance). Le diabète de type 1 représentant 6% des cas en France, est une maladie auto-immune survenant chez le sujet jeune, souvent dès l’enfance, quant au diabète de type 2, en régulière augmentation dans les pays dits développés, il survient insidieusement à l’âge adulte et concerne 92% des cas dans notre pays. Restent 2% qui sont des diabètes secondaires à certaines maladies ou prises de médicaments.

 

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