La queimada galega
Le temps de la célébration de la queimada galega approche. En serez-vous ?

(Jean-Marc Claus) – Tradition galicienne ancestrale, la queimada est à la fois un rite d’origine celtique, mais aussi une boisson ressemblant à la germanique Feuerzangenbowle, à ceci près qu’entre autres différences, l’une se consomme beaucoup lors des marchés de Noël, alors que l’autre inaugure l’arrivée de l’été. Cap sur la Galice, où ces deux prochains jours, il faudra s’atteler à chasser les mauvais esprits, à coups d’embrasement de spiritueux !
Si Samain, le nouvel an celtique situé autour du 1er Novembre, est l’un des meilleurs jours pour lancer le « sort de la queimada », il est très souvent pratiqué de manière festive les 23 ou 24 juin, qui correspondent à la nuit des sorcières et à celle de la Saint-Jean. L’assemblée fait nuitamment cercle autour d’un récipient, et assiste à la mise à feu d’une préparation alcoolisée, servie ensuite à la louche dans des gobelets souvent en terre cuite.
Mais il faut pour que le rituel soit complet, réciter en galicien les formules consacrées du Conxuro de Queimada, dont « E cando este beberaxe baixe polas nosas gorxas, quedaremos libres dos mâles da nosa alma e de todo embruxamento » (Et quand ce breuvage descend dans nos gorges, nous nous libérerons du mal de notre âme et de toute sorcellerie.). Existe-t-il motif plus louable et plus sérieux que celui-ci, pour boire un verre avec famille et amis ?
L’alcool de base de cette préparation magique, est l’aguardiente galicienne, un marc de raisin albariño d’une grande intensité aromatique, mélangé selon des recettes avec ou sans herbes aromatiques, écorces d’agrumes et cannelle, mais toujours du sucre et sept grains de café symbolisant les sept nations celtiques. Le pot à queimada en argile, devenu traditionnel à partir des années cinquante, a été créé par l’artiste Tito Freire.
Selon les historiens, il a fallu attendre l’arrivée de l’alambic apporté par les Arabes sur la Péninsule Ibérique (711-1492), pour qu’on y fabrique de l’aguardiente, donc le Moyen-Age et plus spécialement autour des XIe-XIIIe siècles. La cérémonie de brassage à la louche de la préparation enflammée, fait référence aux quatre éléments : le feu purificateur, la terre du récipient en argile, l’eau composant en partie d’aguardiente et l’air nécessaire à la combustion.
Les agences de voyage proposent souvent dans leurs packs-découverte de la Galice, d’assister à une queimada, mais le plus authentique reste d’y être invité par des Galiciens vivant dans la Communauté Autonome ou installés dans d’autres régions d’Espagne et plus largement en Europe et dans le Monde.
Pour visionner une queimada espagnole, rendez-vous sur Hit Tv Plus où la cérémonie est empreinte de gravité. Sur un mode plus festif, Rebeca Saray vous transportera au Moyen-Age. Quant à la version portugaise, la Galice jouxtant le nord du Portugal, laissez Nenen Assunção vous communiquer son enthousiasme !
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