La récupération écœurante de l’extrême-droite européenne

Comme à son habitude, l’extrême-droite ultranationaliste européenne tente de récupérer l’attentat de Berlin pour ses propres fins politiques. Un manque de respect incroyable vis-à-vis des victimes.

Il faut s'opposer de manière déterminée à tous ces ultranationalistes et prêcheurs de la haine. Foto: Akiramenai sur Wikipedia UK / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Ils savent tout, les populistes, xénophobes, ultranationalistes et néonazis en Europe. Ils savent pourquoi le terrorisme sévit en Europe et bien entendu, ils connaissent les recettes pour empêcher des attentats à l’avenir. Ils sont les sauveurs de la civilisation occidentale et pour imposer leurs idées d’avant-hier, ils n’hésitent pas de cracher sur les victimes des attentats, qu’ils aient lieu à Paris, Bruxelles, Nice ou Berlin.

Nigel Farage, celui qui aura conduit la Grande Bretagne vers sa plus grande crise depuis la IIe Guerre Mondiale, a estimé bon de poster « Information terrible depuis Berlin, mais ce n’est pas une surprise. Des événements pareils seront l’héritage de Merkel ». Même son de cloche chez Geerd Wilders, le populiste néerlandais qui a publié un photomontage montrant Angela Merkel éclaboussée de sang – lui attribuant ainsi la responsabilité pour cet attentat à Berlin. Le terme « mauvais goût » ne suffit plus pour qualifier ce genre de publication.

Côté extrême-droite française, ce n’est pas mieux, loin de là. Marine Le Pen a commenté « Le terroriste islamiste est un migrant. Merkel responsable. En France et en Europe, stoppons ces dirigeants inconscients ». A Robert Ménard de surenchérir : « Le terroriste islamiste était 1 réfugié, 1 fois de plus. Ceux qui défendent l’immigration massive portent une lourde responsabilité. » Heureusement que l’extrême-droite dispose du don de la clairvoyance. A un moment où le terroriste ayant commis cet attentat n’est toujours pas identifié, l’extrême-droite semble le connaître personnellement. Du moins, les Le Pen, Ménard et d’autres savent qu’il s’agit d’un réfugié, « une fois de plus ». Peut-être devraient-ils partager leurs connaissances avec les autorités allemandes qui elles, sont toujours à la recherche de l’identité du terroriste. Qui, comme lors des attentats à Paris et Bruxelles, pourrait parfaitement avoir la nationalité belge ou française après avoir grandi dans une banlieue d’une métropole européenne.

L’extrême-droite allemande, elle, fait encore pire. Ainsi, la chef de l’AfD Frauke Petry, a déclaré « puisque Madame Merkel ne veut pas vous le dire, je le dis moi : l’Allemagne n’est plus un pays sûr. » Son petit copain, Markus Pretzell, a ajouté « Ce sont les morts de Merkel ! », et si ces déclarations sont visiblement couvertes par la liberté d’expression, cette récupération d’une telle tragédie est tout simplement insupportable.

A l’aube de l’année électorale 2017, il faut craindre le pire – à savoir que la stratégie de déstabilisation des terroristes fonctionne. Les extrémistes jouent le jeu des terroristes, divisent les sociétés, prêchent la haine. Avec cette extrême-droite, l’Europe va droit dans sa prochaine catastrophe. 2017 sera peut-être la dernière occasion de museler ces extrémistes qui souhaitent conduire l’Europe vers exactement la configuration qui, le siècle dernier, s’est soldée par deux guerres mondiales ayant fait 40 millions de morts. Cette extrême-droite ne constitue en aucun cas une solution, mais elle fait partie des problèmes qui doivent être rapidement résolus.

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