La reprise (14)

La reprise chez « Blanc du Nil » se passe de manière très difficile. Même si le week-end du 15 Août était très animé, les points d'interrogation se font de plus en plus pesants.

Prix cassés, manque de touristes, canicule - la reprise est très difficile pour les commerçants du centre-ville strasbourgeois. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le « Blanc du Nil », l’une des trois enseignes strasbourgeoises que nous suivons depuis presque deux mois dans leurs efforts de se relancer dans une vie active, continue à se battre pour sa survie. Comme tant d’autres commerces, boutiques, usines, restaurants, hôtels et autres. Mais les conditions sont difficiles : le coronavirus a fait baisser le nombre de visiteurs de la capitale européenne, il manque tous les touristes d’outre-mer, la canicule (qui reprend cette semaine) rend le travail extrêmement difficile. Mais les époux Marie et Jacques Zucker n’entendent pas baisser les bras.

« C’est incroyable », raconte Jacques Zucker ; « lorsque je demande aux gens de mettre leur masque à l’entrée du magasin ou quand je leur apporte du gel hydroalcoolique, je me fais souvent agresser et même insulter. Je vous prie de croire que quand le mercure frôle les 40 degrés en plein soleil, il est parfois difficile de garder le sourire… »

Les touristes qui visitent Strasbourg ces jours-ci sont en grande majorité des Français, quelque 10% d’Allemands et de Suisses. Les rares touristes originaires d’autres pays sont généralement des gens qui se sont installés en Allemagne et qui profitent de leur week-end.

Que faire alors ? « Nous avons eu la visite du directeur de l’Office du Tourisme », dit Jacques Zucker, « mais pour l’instant, ils ne peuvent pas faire grande chose, tout le monde est en attente du remaniement qui interviendra suite au changement de l’exécutif. Pourtant, c’est maintenant qu’il faudrait s’activer pour rendre un peu d’espoir aux commerçants du centre-ville. Tenez, pour l’instant, on ignore même si et dans quel format le Marché de Noël aura lieu cette année. Comment voulez-vous que nous puissions préparer le dernier grand rendez-vous strasbourgeois de l’année ? »

L’attitude des commerçants est exemplaire. Ils travaillent. Ils travaillent encore plus dur qu’ils ne le font normalement. Ils font leur possible pour offrir aux visiteurs de la ville une image positive, souriante, dynamique. Mais on sent aussi qu’ils arrivent à bout de forces.

C’est le moment, à nous tous citoyens et citoyennes de Strasbourg, de venir à leur rencontre, de faire nos achats en ville et non pas dans les méga-structures devant les portes de la ville, d’aller manger dans les restaurants qui se battent (évidemment, à condition d’avoir les moyens de se payer un resto) – c’est aussi notre comportement qui décidera de l’avenir des enseignes du centre-ville. Si on ne veut pas que seuls les Amazon & Cie tirent leur épingle du jeu, c’est le moment d’être solidaires et d’aider le centre-ville à survivre. Sinon, nous serons tous perdants.

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