La reprise (19)

Même si nous nous trouvons juste au début de la crise économique qui arrive inévitablement dans le sillage de la crise sanitaire, la baisse du chiffre d'affaires met en péril bon nombre de commerces.

Les hôteliers, gastronomes et commerçants strasbourgeois ont beau se battre - personne n'arrêtera le tsunami économique qui commence à se faire sentir... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Oui, Jean-Marc Mura, le patron de l’Hôtel de la Cathédrale à Strasbourg,  est un homme optimiste, dynamique, bosseur. Et pourtant, trois mois après le déconfinement, même lui doit mobiliser des forces pour rester optimiste. Les chiffres étant ce qu’ils sont, des nuages sombres se dessinent aussi sur l’un des hôtels les plus prestigieux de la ville.

« La différence entre les années est spectaculaire », dit Jean-Marc Mura ; « en 2019, nous affichions ‘complet’ pendant tous le mois d’août, cette année, on tourne autour d’un taux de remplissage de 35%. C’est très frustrant. »

Même les « clients de passage » qui étaient revenus timidement au début du mois d’août, ne viennent plus depuis deux semaines. Peu étonnant, considérant qu’un nombre croissant de pays émet des avertissements pour ceux qui voudraient passer un peu de temps en France, en Alsace et à Strasbourg. Les derniers en date, les Pays-Bas, imposent maintenant une quarantaine pour les voyageurs qui reviennent de la France – dans ces conditions, il est évident que les touristes ne viennent plus.

Et dans la foulée, les fournisseurs et partenaires de l’Hôtel de la Cathédrale souffrent de la même façon. « C’est comme un ruissellement négatif », explique Jean-Marc Mura, « quand les problèmes deviennent graves, ils se poursuivent dans toute la chaîne – je ne peux plus acheter les mêmes quantités d’aliments à mes fournisseurs, et logiquement, ils souffriront aussi de la situation et auront du mal à continuer. »

Si en ce mois de septembre, l’Hôtel de la Cathédrale enregistre quelques clients qui visiteront la Foire Européenne (« une vingtaine de nuitées ») , il y a quand même le maintien des « Bibliothèques idéales » (une trentaine de nuitées cette année). « Nous sommes heureux que ces manifestations aient été maintenues », dit Jean-Marc Mura, « mais c’est presque symbolique, une sorte de signal que tout n’a pas été arrêté, ce qui est déjà encourageant. Mais soyons honnêtes, ce ne sont pas les nuitées générées par ces événements qui feront vivre notre hôtel… ».

Alors, la perspective se présente comment ? Fermeture de l’hôtel ? Abandon de l’affaire ? « Jamais de la vie », s’exclame Jean-Marc Mura, « on mettra tout en œuvre pour sauver notre hôtel ! ». Pour y arriver, il faudra que cette année, le Marché de Noël amène des touristes dans la ville. Mais est-ce que ce Marché de Noël aura lieu ? Si oui, dans quel format ? Et que faire si la situation sanitaire impose de nouvelles restrictions ?

Tout est actuellement flou ; on n’attend pas une décision concernant le Marché de Noël avant le 15 septembre, mais dans une situation comme celle d’aujourd’hui, même une décision prise le 15 septembre pourrait être invalidée au dernier moment, en fonction de l’évolution de la situation.

Pour Jean-Marc Mura, comme pour ses collègues du « Muensterstuewel » et du « Blanc du Nil », cela veut dire : attendre, travailler et espérer que la situation déjà catastrophique ne se dégrade pas davantage. Espérons avec eux…

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