La reprise (28)

Quand travailler 7 jours sur 7 ne suffit plus... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – La situation des commerçants, hôteliers et restaurateurs au centre-ville strasbourgeois est, 4 mois après le déconfinement à la mi-juin, catastrophique. « Regardez », dit Jacques Zucker qui gère, avec son épouse Marie, la boutique « Blanc du Nil » située à l’entrée de la Rue du Maroquin. Il n’a pas besoin d’expliquer davantage – la ville est vide, la saison touristique est terminée avant d’avoir réellement commencé, et les perspectives sont moroses pour de nombreux acteurs économiques.

« Comment voulez-vous que des touristes reviennent à Strasbourg ? », demande Jacques Zucker, « déjà les voyages sont compliqués dans une Europe qui s’isole de plus en plus entre les ‘régions à risque’ et tant que les gens ne seront pas rassurés quant au risque d’une infection lors d’un voyage, tant que les règles de quarantaine ne sont pas claires lors du retour d’un voyage, les gens ne voyageront plus. Mais – personne ne peut actuellement changer quoi que ce soit à cette situation. »

Jacques Zucker a raison, personne ne peut changer quoi que ce soit à cette situation, tout le monde est condamné à suivre l’évolution de la pandémie. « Mais il est également difficile de comprendre certaines décisions », dit Jacques Zucker, « Aix, Marseille, Paris – de nouvelles mesures, les restaurants qui ferment à nouveau, quelle ville sera la suivante ? Dans ces conditions, il est impossible de se projeter vers l’avenir, de faire des plans, de planifier la saison 2021. Pour l’instant, nous ne savons même pas si cette saison 2021 aura lieu… ».

Mais avant, le monde économique strasbourgeois place ses espoirs dans le Marché de Noël, cette manifestation qui draine, en une année normale, jusqu’à 2 millions de touristes. Mais est-ce que ce Marché de Noël aura lieu, dans quel format et qui viendrait à Strasbourg ? Il est évident que si le Marché de Noël 2020 pouvait avoir lieu, beaucoup moins de touristes se déplaceraient à dans la capitale européenne.

« Nous aurions du agir plus tôt », estime Jacques Zucker, « c’est en début de l’été qu’une campagne d’attractivité aurait pu sauver au moins une partie de cette saison. Il aurait fallu agir immédiatement après le déconfinement, à l’instar de villes comme Nantes ou Bordeaux. Mais bon, ça n’a pas été fait… »

Pour l’instant, les époux Zucker attendent d’abord la fin octobre pour tirer le bilan 2020. Il sera catastrophique. Et ensuite, les Zucker vont décider si oui ou non, ils pourront continuer l’année prochaine. D’autres magasins du centre-ville strasbourgeois ont déjà fermé. « Nous arrivons au point où l’engagement et le travail 7 jours sur 7 ne font plus la différence », analyse Jacques Zucker. En effet, la situation est catastrophique. Et en début de l’année 2021, on comptera les enseignes qui auront survécu cette première année Covid. Espérons qu’elles soient nombreuses…